On se lave bien les dents… pourquoi pas le nez ?

Pourquoi ne pas attaquer les virus là où ils se trouvent ?

Pourquoi ne pas les déloger avant qu’ils ne se multiplient dans notre corps ?

Où ??

Mais le nez et la gorge, pardi !

Je vous ai parlé de la gorge dans ma dernière lettre – beaucoup d’études montrent l’efficacité des bains de bouche tout simples contre les infections hivernales (y compris grippe et Covid).

Mais pour le nez…

…c’est peut-être encore plus spectaculaire !

C’est l’avantage de cette malheureuse histoire de Covid : un nombre impressionnant d’études sur cette infection virale ont été réalisées, dans le monde entier…

…et cela nous donne de riches enseignements pour lutter contre d’autres virus !

Lisez bien cette lettre et vous verrez qu’un des ustensiles les plus utiles contre le Covid et les autres infections respiratoires de l’hiver…

…ne coûte que quelques euros en pharmacie…

…et ressemble à ceci :

L’incroyable efficacité des sprays / lavements de NEZ contre la Covid

Croyez-le ou non, de simples techniques de lavement de nez – irrigation nasale ou sprays – ont montré une efficacité très importante contre la Covid-19.

C’est le cas, par exemple, de sprays à base d’un extrait d’algue rouge, appelé carraghénane (ou iota-carraghénane).

Son efficacité contre les virus respiratoires est connue depuis des années :

  • En 2010, une petite étude randomisée autrichienne a montré qu’un spray nasal à base d’eau salée et d’algue rouge, trois fois par jour, accélère la guérison du rhume et réduit la charge virale[1] ;
  • En 2013, une étude randomisée sur 200 personnes a conclu que l’algue rouge en spray permet de guérir deux jours plus tôt[2] ;
  • Et une revue d’études de 2014 conclut à son efficacité contre « le rhinovirus, les coronavirus et le virus de la grippe (A)[3] ».

Dans cette dernière étude, il était même écrit, noir sur blanc : « l’efficacité était la plus haute chez les patients infectés par un coronavirus » !

Cela date de 2014, et il ne s’agissait bien sûr pas du Sars-Cov-2 de Wuhan, mais c’était très prometteur quand on sait que les coronavirus se ressemblent beaucoup !

De fait, dès le début de l’année 2020, on en a eu la confirmation in vitro : en laboratoire, l’algue rouge neutralise très bien le coronavirus chinois, et l’empêche de se multiplier[4][5].

Puis, une étude randomisée sur 400 professionnels de santé[6] a confirmé son efficacité pour éviter d’être infecté par le Sars-Cov-2, en prévention :

  • Il n’y a eu que deux infections Covid chez les soignants qui ont utilisé le spray nasal à base d’algue rouge en prévention…
  • contre 10 infections chez ceux qui ont utilisé un simple placebo !

Ce qui revient à une réduction de 80 % du risque d’être infecté !

Quand on sait que ce spray fonctionne aussi contre d’autres virus de l’hiver, pourquoi ne pas vous en procurer un dès maintenant, à la pharmacie ?

Demandez à votre pharmacien un spray à base de « carregelose », et il vous donnera ce qu’il faut.

Il n’y a pas que l’algue rouge : d’autres traitements nasals ont des résultats impressionnants !

Une autre preuve que les « traitements du nez » sont très efficaces contre la Covid, c’est le succès de la bétadine verte (povidone-iodée).

Je vous en ai parlé dans ma lettre sur les bains de bouche : c’est un produit antiseptique très puissant, que je ne recommande donc pas d’utiliser tous les jours en prévention, mais seulement en traitement, pour quelques jours (et si vous n’avez pas de souci de thyroïde).

Mais les résultats sont spectaculaires sur la Covid-19.

En prévention, la povidone-iodée en spray nasal a montré une réduction du risque d’infection[7].

En traitement, c’est encore mieux : dans une étude randomisée sur plus de 1 000 patients, bains de bouche + spray nasal à base de bétadine verte ont permis une réduction de 84 % du risque d’hospitalisation, et de 88 % du risque de décès[8] !

Ces résultats sont peut-être trop beaux pour être vrais, mais a minima, ils montrent une efficacité potentielle très intéressante !

Cela rejoint le bon sens : il faut attaquer dès que possible le virus là où il se multiplie – dans le nez et la gorge – avant qu’il ne se répande dans les poumons !

D’ailleurs, de nombreuses substances en spray nasal ont montré une efficacité contre le Sars-Cov-2, comme l’oxyde nitrique[9] ou le xylitol[10].

Mais le plus incroyable, c’est qu’il n’y a peut-être même pas besoin de tout ceci !

Il suffit probablement d’utiliser… de l’eau salée !

L’irrigation à l’eau salée : la meilleure des préventions ?

Eh oui, l’eau salée fonctionne très bien aussi, dans le nez (et la gorge), contre la Covid-19.

Dans une étude indienne, une simple solution saline en spray et bain de bouche a suffi à obtenir d’excellents effets curatifs[11].

Et là encore, ce n’est pas nouveau : plusieurs études avaient déjà montré l’efficacité du spray nasal à l’eau salée contre les infections de l’hiver (le rhume en particulier)[12][13].

Cela fait donc des années qu’on savait que le spray nasal salin est efficace contre les infections respiratoires !

Mais il y a probablement encore mieux que le spray[14], en prévention…

…c’est l’irrigation nasale !

L’irrigation nasale, c’est ceci :

C’est une technique ayurvédique ancienne, très pratiquée en Inde depuis des centaines d’années.

Il existe aussi des appareils plus perfectionnés, comme le Naväge[15] ci-dessous, à remplir avec de l’eau salée…

…ou même des bouteilles (Neilmed) avec des solutions salines prêtes à l’emploi :

Certains disent que ces deux dernières techniques sont plus efficaces car elles permettent d’appliquer un peu plus de pression, plutôt que de laisser faire la gravité.

Je n’en sais rien, mais une chose est sûre : le moins cher, c’est bien la « poire » traditionnelle, que vous trouvez en pharmacie ou sur Internet pour une dizaine d’euros.

Il est très étonnant que cette technique simple ne soit pas plus recommandée l’hiver, en prévention.

Contre la Covid-19, une petite étude observationnelle a conclu que l’irrigation nasale pourrait diviser par 20 (oui, par 20) votre risque d’hospitalisation[16] !

Et là encore, il suffit d’une petite recherche pour voir que son effet positif a été confirmé sur d’autres virus saisonniers : contre les sinusites aiguës[17][18] et chroniques[19], et même contre les bronchiolites des enfants[20].

Bref, pourquoi ne pas adopter cette routine pendant l’hiver ?

Tenté ? Voici la petite routine que je vous propose cet hiver

Si vous êtes régulièrement malade l’hiver, ou si vous êtes vulnérable en cas de Covid, je vous conseille vraiment de faire un lavement nasal à l’eau salée, une fois par jour.

Il faut toujours utiliser de l’eau tiède, et de préférence :

  • de l’eau distillée, stérile ou bouillie (pour éviter les très très rares cas de bactéries dangereuses qui peuvent remonter au cerveau via le nez[21]) ;
  • et du sel de table iodé (l’iode ajoute un petit effet anti-viral).

En traitement, dès que vous pensez avoir un risque d’infection respiratoire, je vous recommande aussi d’utiliser deux à trois fois par jour un spray nasal.

Attention : il est impératif d’agir très vite, dès les premiers symptômes (passé 24 ou 48h, c’est trop tard pour la plupart des virus respiratoires).

Votre spray nasal peut contenir de l’eau salée (hypertonique ou isotonique, comme vous préférez)…

…mais je recommande plutôt d’utiliser un spray contenant des molécules anti-virales.

En pharmacie, vous trouvez des sprays aux huiles essentielles, ou, comme expliqué plus haut, à l’algue rouge (carregelose).

Personnellement, sans doute parce que je suis fan de propolis[22], ma préférence va vers le ‘spray nasal des Pyrénées’, qui contient de la propolis et du thym (bien dosés).

Quoi qu’il en soit, je recommande à tout le monde d’avoir un spray antiviral à portée de main.

En cas de Covid-19, cela pourrait vous éviter une forme grave.

Et cela a toutes les chances de réduire vos symptômes en cas d’infection respiratoire plus classique de l’hiver.

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  1. bravo M Bazin, une fois encore vous avez raison. une étude récente confirme votre avis : dans le JIM https://www.jim.fr/pharmacien/actualites/medicale/e-docs/et_sil_suffisait_dun_bain_de_bouche_pour_diminuer_la_transmission_du_sars_cov_2_190454/document_actu_med.phtml
    ça fait toujours plaisir d’avoir raison.
    voici l’article:
    Dans la Covid-19, chez un malade ou un porteur asymptomatique, le virus se trouve principalement dans les sécrétions orales ou nasales qui sont projetées dans l’air par une toux ou un éternuement, ou simplement par la respiration ou en parlant. Ces sécrétions se présentent sous deux formes : (1) des gouttelettes de1 µm à 1 mm, qui vont se déposer par gravité au sol ou sur des surfaces à courte distance (moins de 2 mètres), (2) des aérosols, particules plus fines (quelques millièmes de µm à 100 µm), pouvant être transportés dans l’air au-delà de 2 mètres et jusqu’à 7 à 8 mètres.

    En général, les bains de bouche contiennent des ingrédients actifs destinés à tuer ou inhiber les bactéries buccales pathogènes, mais ils n’exercent pas d’action antivirale spécifique. Un document de synthèse de Carrouel et al., publié dans le Journal of Clinical Medicine dès 2020, signale toutefois que deux substances peuvent réduire la charge virale salivaire en SARS-CoV-2 : le Citrox et la bêta-cyclodextrine ; les auteurs préconisaient donc de conduire des recherches sur l’effet de ces bains de bouches pour prévenir l’infection par le SARS-CoV-2 et/ou en limiter la progression [1]

    Tenant compte de ces deux constats, des scientifiques français de l’Université de Lyon, dont la plupart étaient cosignataires de l’article cité en référence [1], ont cherché à savoir si ces bains de bouche pouvaient réduire la charge virale salivaire du SARS-CoV-2, et en conséquence diminuer le risque de transmission à des sujets sains. Dans ce but, ils ont réalisé un essai clinique randomisé en double aveugle dans 4 centres hospitaliers français [2] ; il a permis d’inclure 176 sujets, âgés de 18 à 85 ans, testés positivement au SARS-CoV-2 ; ils étaient soit porteurs asymptomatiques, soit présentaient des formes cliniques bénignes. Deux groupes ont été constitués, l’un avec un bain de bouche contenant de la ß-cyclodextrine (0,1 %) et du citrox (0,01 %), l’autre avec un bain de bouche « placebo ». 3 rinçages de bouche ont été réalisés par jour pendant 7 jours chez tous les sujets.
    Diminution de la charge virale à court terme
    Des prélèvements salivaires ont été régulièrement analysés par RT PCR quantitative (3 prélèvements à quelques heures d’intervalle le premier jour, 1 seul prélèvement les 6 jours suivants).

    Chez les sujets ayant utilisé des bains de bouche avec antiviraux, une diminution significative de la charge virale salivaire de 71 % a été observée 4 heures après le premier bain de bouche. Une décroissance continue de la charge virale a été notée dans les 2 groupes d’étude ; elle était plus rapide dans le groupe utilisant le bain de bouche avec antiviraux ; cependant il n’a pas été observé de différence significative entre les 2 groupes au terme des 7 jours d’étude (la charge virale diminue naturellement au cours du temps)

    Les auteurs concluent que la prise de bain de bouche 3 fois par jour pendant 7 jours permet de réduire plus rapidement et significativement la charge virale. L’effet était significatif chez 50 % des sujets qui avaient la charge virale la plus élevée au départ.

    Ainsi l’utilisation de bains de bouche contenant des molécules antivirales (ß-cyclodextrine et citrox), dès l’apparition de symptômes, a permis de réduire la charge virale du SARS-CoV-2 dans la salive. Pour l’effet à long terme (7 jours), cela ne semble pas apporter un avantage réel par rapport au placebo en ce qui concerne la réduction de la charge virale salivaire.

    Pr Dominique Baudon, Professeur du Val-De-Grâce
    Références
    [1] Carrouel F et coll. : COVID-19: A Recommendation to Examine the Effect of Mouthrinses with β-Cyclodextrin Combined with Citrox in Preventing Infection and Progression.
    J Clin Med. 2020; 9(4):1126. doi: 10.3390/jcm9041126.

    [2] Carrouel F et coll. : Use of an antiviral mouthwash as a barrier measure in the SARS-CoV-2 transmission in adults with asymptomatic to mild COVID-19: a multicentre, randomized, double-blind controlled trial. Clin Microbiol Infect. 2021. (10):1494-1501. DOI: 10.1016/j.cmi.2021.05.028

  2. bonjour,

    essayant de me procurer le spray nasal que vous recommandez, je ne le trouve nulle part disponible a la vente et m’aperçois par hasard, que ça a été racheté par SANOFI……. qui ne le produit plus : auriez-vous une marque à nous proposer?

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