Cher(e) ami(e) de la Santé,
Nous sommes à Dacca, au Bangladesh, en 1986.
Là-bas, le tétanos est encore une maladie terrible.
Pour cent enfants qui naissent, deux sont emportés par le tétanos (souvent suite à la coupure du cordon ombilical dans de mauvaises conditions).
Les grands enfants et les adultes ne sont pas épargnés : en cas d’infection, les chances de survie sont faibles, même lorsqu’ils sont pris en charge à l’hôpital.
Force est de constater que le « protocole officiel », à base de sérum antitétanique et d’antibiotiques, n’est pas très efficace.
Trois chercheurs bangladais décident alors d’essayer « autre chose ».
Grâce à une plante cultivée localement, ils ont une intuition géniale.
Cette plante, Lathyrus sativus, a le malheur de contenir une neurotoxine qui peut attaquer le système nerveux de façon similaire au tétanos.
Or, en cas d’empoisonnement lié à cette plante, la vitamine C semble limiter les dégâts.
C’est ainsi que nos chercheurs ont eu l’idée de tester la vitamine C contre le tétanos.
Certes, ils n’avaient pas les millions d’euros nécessaires pour réaliser un essai clinique parfait, en double aveugle contre placebo.
Mais avec les moyens du bord, ils ont pu faire une expérience simple et révélatrice1.
Grâce à la vitamine C, 0 % de décès chez les enfants malades !
Au sein de l’hôpital des maladies infectieuses de Dacca, il y avait deux services qui prenaient en charge les malades du tétanos.
Nos chercheurs ont donc décidé que l’un de ces deux services donnerait de la vitamine C aux malades, en plus des soins conventionnels. L’autre service se contenterait des soins conventionnels, sans vitamine C.
Les malades étant répartis « au hasard » entre ces deux services, on verrait bien si la vitamine C a un intérêt ou non contre le tétanos.
Et les résultats sont… spectaculaires.
En particulier chez les enfants de moins de 12 ans.
Parmi ceux qui ont reçu la vitamine C en intraveineuse (un gramme par jour), tous ont survécu.
Par contraste, les trois-quarts de ceux qui ont été soignés dans le service « sans vitamine C » sont décédés.
Pour être plus précis :
- sur 31 enfants traités avec vitamine C, on compte 0 décès ;
- sur 31 autres enfants traités sans vitamine C, on déplore 23 décès.
La différence est ahurissante.
Elle est d’autant plus spectaculaire qu’un gramme par jour de vitamine C, même en intraveineuse, c’est une dose… franchement faible.
Dans les années 1950, le grand spécialiste américain de la vitamine C, le Dr Klenner, a soigné le tétanos d’un enfant de 6 ans avec des doses 10 à 20 fois supérieures2.
De plus, le Dr Klenner insistait fortement sur la nécessité d’adapter la dose de vitamine C au « poids du corps ».
En effet, un gramme de vitamine C n’a pas le même effet sur un enfant de 20 kilos et sur un adulte de 80 kilos.
Et c’est pourquoi, sans doute, l’effet de la vitamine C dans l’étude bangladaise est nettement moins spectaculaire sur les adolescents et les adultes.
Parmi les malades de plus de 12 ans, qui ont eux aussi reçu un gramme seulement de vitamine C par jour, on compte :
- 10 morts dans le groupe vitamine C ;
- 19 morts dans le groupe sans vitamine C.
Ce qui fait tout de même deux fois moins de morts, malgré les très faibles doses administrées.
Vous le voyez : cette seule étude suffit à montrer le potentiel immense de la vitamine C pour soigner le tétanos.
Et cette étude n’est pas isolée.
Cela fait près d’un siècle qu’il existe de très forts signaux d’efficacité de la vitamine C contre le tétanos !
Le Pr Jungeblut sur la piste de la panacée originelle
Dès les années 1930, le Pr Jungeblut avait montré que la vitamine C est capable d’inactiver la toxine tétanique.
Si ce nom vous dit quelque chose – Jungeblut – cela me fait plaisir : c’est que vous avez suivi mes lettres précédentes sur la vitamine C.
Car c’est ce même professeur américain de microbiologie qui avait montré que :
- la vitamine C inactive la toxine de la diphtérie;
- la vitamine C est efficace contre la polio, in vitro et in vivo (sur des singes)3.
Et contre le tétanos, il avait à nouveau observé l’efficacité de la vitamine C.
Quand il ajoutait de la vitamine C à la toxine tétanique dans une éprouvette, il constatait que la toxine est bien inactivée.
Entre parenthèses, c’est ce qui l’a conduit à penser que la vitamine C pourrait bien être une forme de panacée :
« Nous devons conclure que la vitamine C, en ce qui concerne son action in vitro, ne peut pas être considérée comme un détoxifiant spécifique pour un virus ou une toxine donnée, mais plutôt comme une substance qui agit de manière indifférenciée contre une variété de toxines et de virus4. »
Souvenez-vous : c’est aussi ce qu’a observé le Dr Bastien sur les toxines des amanites phalloïdes…
… et je vous parlerai bientôt de l’action de la vitamine C sur les pesticides, les métaux lourds ou même les venins de serpent.
Mais revenons au tétanos.
Si vous avez encore un doute sur l’efficacité de la vitamine C, il me faut vous raconter l’étude étonnante du chercheur indien P. K. Dey.
La vitamine C sauve les rats de la strychnine… et du tétanos !
L’expérience a été réalisée en 1966, à Calcutta.
Elle faisait suite à des études de P. K. Dey sur un poison célèbre, la strychnine.
La strychnine est connue pour avoir été utilisée par « l’empoisonneur de Lambeth », un terrible tueur en série contemporain de Jack l’éventreur.
Ce qui est intéressant, c’est que l’empoisonnement à la strychnine provoque spasmes musculaires, convulsions, puis asphyxie…
… c’est-à-dire précisément les mêmes symptômes que le tétanos !
Ainsi, quand P. K. Dey découvre que la vitamine C peut sauver la vie de souris empoisonnées à la strychnine, il s’empresse de faire le test sur le tétanos.
Il va alors donner des doses mortelles de toxine tétanique à 25 rats, séparés en 5 groupes.
Le premier groupe de rats n’a pas reçu le moindre remède – et ils sont tous morts au bout de deux à trois jours.
Les autres groupes ont reçu de très fortes doses de vitamine C (1 gramme / kilo), à des moments différents de la maladie. Voici le détail et les résultats observés :
- Groupe traité à la vitamine C en même temps que l’empoisonnement, puis tous les jours : tous les rats ont survécu, avec très peu de symptômes de la maladie ;
- Groupe traité à la vitamine C avant et après l’empoisonnement : aucun symptôme, 100 % de survie ;
- Groupe traité à la vitamine C un jour après l’empoisonnement, au moment des premiers symptômes : la maladie est stoppée et tous les rats ont survécu ;
- Groupe traité deux jours après l’empoisonnement: malgré un tétanos bien avancé (« systémique »), les 5 rats ont encore survécu !
Conclusion du chercheur indien :
« Il apparaît de façon définitive que la vitamine C peut être utilisée efficacement comme un simple outil préventif et thérapeutique pour combattre les effets neurotoxiques de la toxine tétanique5. »
Au total, donc, tous les signaux d’efficacité vont dans le même sens.
Vaccin ou pas, la vitamine C devrait être le traitement de RÉFÉRENCE !
C’est aussi la conclusion du chercheur finlandais Harri Hemilä, un spécialiste de la vitamine C qui a réalisé plusieurs revues d’études pour la prestigieuse Fondation Cochrane6.
Certes, dans un monde idéal, on aimerait avoir davantage d’essais cliniques. Mais comme le rappelle Harri Hemilä :
« Il est remarquable que des effets spectaculaires de la vitamine C contre la toxicité de la toxine tétanique et de la strychnine aient été observés chez diverses espèces animales allant des poissons et des poulets aux rats et aux souris7 ».
Encore une fois, tout indique que la vitamine C possède une remarquable efficacité contre le tétanos.
Et puisque cette vitamine n’a presque aucune toxicité, même à très haute dose, il est évident qu’elle devrait être le traitement de premier plan en cas de suspicion de tétanos.
Pardon ?
Qu’est-ce que vous dites, ami sceptique ?
Vous me dites… que la question a peu d’intérêt, puisqu’on a un vaccin ?
ERREUR, MON AMI !
Oui, le tétanos est devenu rarissime, en Occident, mais avoir un traitement efficace serait une bonne nouvelle pour tout le monde.
Car parmi ceux qui contractent la maladie, on compte une bonne partie de personnes vaccinées !
C’est ce que montrent les chiffres officiels américains, sans ambiguïté.
Parmi ceux qui ont contracté le tétanos en 1995-1997, et pour lesquels on connaissait leur situation vaccinale8 :
- 1 sur 3 environ avait bien été vacciné pendant l’enfance ;
- 1 sur 10 avait en plus reçu un rappel datant de moins de 10 ans ;
- Et il y avait même 2 cas ayant reçu un rappel moins de 5 ans plus tôt (soit 1/25) !
Une autre étude, publiée en 2014, a recensé tous les rapports de cas de tétanos publiés depuis 1946. Et sa conclusion est sans appel :
« Ce rapport montre clairement que les cas de tétanos peuvent se produire chez des personnes vaccinées9 ».
C’est l’occasion de rappeler qu’il n’existe pas de preuve scientifique sérieuse que ce vaccin-là est réellement efficace.
C’est bien simple : on n’a jamais fait d’essai clinique de bon niveau sur ce vaccin.
Contre le tétanos, le niveau de preuve de l’efficacité du vaccin me paraît donc inférieur au niveau de preuve de l’efficacité de la vitamine C !
Entre vous et moi, il y a même des raisons de penser que le vaccin ne peut pas fonctionner contre la plupart des cas de tétanos, pour une raison biologique simple à comprendre : le parcours de la toxine tétanique, depuis la blessure initiale vers le système nerveux central, se fait via les nerfs. Or, les nerfs ne sont pas en contact avec la circulation sanguine. Donc, une fois la toxine présente dans les nerfs, les anticorps sanguins n’ont plus aucune chance de pouvoir la neutraliser !
Mais le vaccin n’est pas mon sujet du jour.
Ce qui compte, c’est qu’il existe manifestement un traitement simple, efficace, peu coûteux et non toxique contre le tétanos…
… et ce traitement, une fois de plus, c’est la banale vitamine C !
Bonne santé,
Xavier Bazin
27 Responses
Bonjour Mr Bazin
Juste une question que je me pose . Le tétanos étant une maladie non immunisante , comment un vaccin peut l’être ?
Merci beaucoup pour vôtre travail et recherche que je suis avec beaucoup d’intérêt. Jean-Pierre.
Comment accède-t-on à un ttt de Vit C en IV en cas de besoin en France…?
Je doute que cela soit reconnu !
Quelle solution proposez-vous ?
Vous n’en parlez pas dans votre article…
C’est très interessant mais si le vaccin comme vous le suggerez ne peut plus agir quand la toxine s’est déplacée dans les tissus nerveux, pourquoi la vitamine C serait encore active? Est elle aussi envoyée dans le systême nerveux?
Il y a de la vitamine C dans tous nos tissus…
Juste un mot pour ceux qui craignent d’attraper le tétanos.On peut vérifier son immunité contre le tétanos par un simple test en laboratoire que son médecin peut prescrire.C’est ce que je fais périodiquement .
Formidable cette vitamine C contre le Tétanos. Mais comment faire pour demander à un médecin à l’hôpital de faire cette injection en cas de tétanos…? Car en cas de suspicion on nous vaccine tout simplement ça m’est arrivé après une importante griffure de mon chat (?). Merci Docteur de votre réponse
isabel