Cher(e) ami(e) de la Santé,
Avez-vous entendu parler de l’Event 201, qui a eu lieu le 18 octobre 2019 à New York?
Cet événement était organisé par la Fondation de Bill Gates, le Forum Économique mondial (FEM) de Davos et le centre de sécurité de l’Université John Hopkins.
L’objectif était de « simuler une pandémie mondiale », pour mieux s’y préparer.
Autour de la table, il y avait du beau monde : des représentants des autorités de santé américaines et chinoises, une représentante des Nations Unis, un ancien cadre de la CIA et des représentants du monde médiatique, économique et financier (dont bien sûr Big Pharma, via le fabriquant de vaccins Johnson & Johnson)[1].
Trois mois avant l’épidémie Covid, le scénario de cet « exercice » était bien vu, car l’épidémie fictive provenait d’un coronavirus de chauve-souris, provoquant des pneumonies sévères.
Sans surprise, toutes les « personnalités » réunies à New York recommandent alors des mesures de « contrôle » de la pandémie (quarantaines, isolement) ainsi que la création d’antiviraux et de vaccins (sans s’intéresser au système immunitaire ni aux médicaments naturels ou repositionnés).
Mais la partie la plus intéressante de cet Event 201 est l’importance donnée au contrôle de l’opinion publique.
Une grande priorité des participants est de « lutter contre la désinformation », en particulier des « mouvements anti-vaccins ». Pour leur faire échec, l’ancien cadre de la CIA recommande « d’inonder la zone » (flood the zone) d’informations « fiables ».
Autour de la table, le plus volubile sur cette question est Matthew Harrington, directeur exécutif d’Edelman, la plus grande entreprise de « relations publiques » (RP) au monde.
Selon lui, face au risque de « désinformation » propagée sur les réseaux sociaux, il faut amener les grandes plateformes à « participer à la diffusion d’informations exactes et s’associer aux communautés scientifiques et sanitaires pour faire contrepoids ».
Ce spécialiste des RP explique, lui aussi, qu’il est capital « d’inonder la zone » d’informations exactes[2], via les médias en particulier.
« Inonder la zone » : c’est précisément la spécialité des entreprises de « relations publiques » (RP) – et ce n’est donc pas un hasard si un représentant d’Edelman, la plus grande firme de RP, a été invité à participer à cet exercice de simulation d’une pandémie.
Le monde des RP est peu connu, mais c’est un acteur majeur dans la « fabrication » de l’opinion publique, via son travail de « communication » auprès des médias.
La preuve : quand la crise Covid éclate, quelques mois après cet Event 201, les grandes firmes de RP ont immédiatement été appelées en renfort par les États.
Comment la stratégie du choc et de la peur a été relayée par les RP
On se souvient de la peur qui a saisi l’Occident en mars 2020.
Mais cette peur n’a pas été spontanée : comme l’ont avoué plus tard des experts britanniques, dans les colonnes du journal The Telegraph, cette peur a été organisée et amplifiée par le pouvoir.
Ces experts ont reconnu que l’objectif public, en mars-avril 2020, était bien de « terroriser » la population pour obtenir l’obéissance des citoyens, notamment vis-à-vis des confinements. Et ils ont exprimé leur regret d’avoir eu recours à cette manœuvre qu’ils jugent « totalitaire » [3].
Mais qui a organisé et relayé cette politique de la peur, dans les médias ? Réponse : des entreprises de relations publiques, de publicité/communication.
Ainsi, juste avant le confinement, le gouvernement britannique a signé, pour sa campagne de communication Covid, un contrat de plusieurs dizaines de millions d’euros avec une filiale d’Omnicom, une des plus grandes entreprises de communication au monde (qui compte Pfizer et Merck parmi ses clients)[4].
En France, le cabinet de conseil McKinsey a certainement joué un rôle dans la stratégie de communication du gouvernement, mais le travail de terrain a été effectué par les trois agences de communication du « service d’information du gouvernement » (SIG) : Publicis Conseil, MullenLowe et Babel[5].
C’est probablement un de ces spécialistes de la « com’ » qui a eu l’idée – géniale pour instiller la peur – de demander au directeur de la santé, d’égrener le nombre de morts avec un air sinistre, chaque soir à la télévision.
Partout en Occident, la même stratégie de la peur a été propagée, pour obtenir l’obéissance. Et peut-être était-ce compréhensible, à défaut d’être défendable, face à l’incertitude de la pandémie.
Mais cela n’explique pas pourquoi la peur et la désinformation ont continué à être entretenues dans les médias, bien après la sidération initiale.
Regardez le résultat : un sondage réalisé plus d’un an après le début de la pandémie montrait qu’un tiers des Américains croyait qu’une personne infectée avait 50 % de risques de se retrouver à l’hôpital.
À l’inverse, moins d’un Américain sur 5 (18 %) a donné la bonne réponse : le risque d’hospitalisation était en réalité très faible, compris entre 1 et 5 %[6].
Plus de 80 % des Américains, donc, surestimaient fortement leur risque face au Covid – et un tiers d’entre eux croyaient même qu’ils avaient une « chance » sur deux de se retrouver à l’hôpital !
Cela signifie que les médias n’ont pas correctement fait leur travail d’information de la population. Qu’ils ont bien amplifié la perception du risque dans la population, pendant plus d’un an.
Pourquoi ? Un passage de l’Event 201 donne une piste de réponse : celui où une (fausse) présentatrice télé présente un (faux) sondage sur l’opinion publique vis-à-vis d’un vaccin potentiel en disant : « 75 % des gens sont désireux de se faire injecter le vaccin, même s’il est expérimental ».
Les organisateurs de l’Event 201 (Fondation Bill Gates et FEM) avaient bien compris l’enjeu : il n’est pas facile de faire accepter aux gens un vaccin expérimental… Sauf, bien sûr, s’ils sont morts de peur.
Et c’est là qu’entrent en jeu les entreprises de « relations publiques », auxquels font régulièrement appel les États, Big Pharma et les grandes institutions.
Quand on se plonge dans l’histoire des RP, on peut difficilement ne pas y voir leur « patte ».
Une industrie au passé trouble, mais étrangement oublié
Il est connu que l’industrie du tabac a largement eu recours aux RP, dans les années 1950 et 1960, pour entretenir le doute et la confusion sur les liens entre tabac et cancer du poumon. L’industrie avait alors fait appel à l’une des firmes les plus connues du secteur, Hill+Knowlton.
La stratégie de cette firme n’était pas d’essayer de « censurer la science », trop difficile à l’époque, mais plutôt de « susciter le doute », en « inondant la zone », en inondant les médias de publications scientifiques et de récits favorables à Big Tobacco. Et parallèlement, la firme de RP allumait des contre-feux dans les médias dès que sortait une étude ou un témoignage dérangeant.
Hill+Knowlton a parfaitement décrit sa stratégie dans un mémo interne, datant de 1962 : « une de nos politiques est de ne jamais laisser une attaque sans réponse – immédiatement, pas le lendemain. Cela implique de savoir tout ce qui sort des publications et des colloques. C’est du travail. Et cela implique d’avoir de bons contacts avec les journalistes scientifiques »[7].
C’est exactement ce qui s’est passé en 2021 et 2022, sur la vaccination anti-Covid : les études favorables ont été célébrées dans les médias… et les études critiques, elles, ont été mises de côté, ou bien été l’objet de contestations systématiques.
De façon plus sombre, les « relations publiques » peuvent aussi consister à fabriquer de toutes pièces une histoire qui n’existe pas.
Un exemple historique est le témoignage poignant d’une jeune Koweïtienne, en 1990, juste après l’invasion du Koweït par l’Irak : cette adolescente affirme alors avoir vu des soldats irakiens entrer dans une maternité, arracher les bébés des couveuses et « les laisser mourir sur le sol froid »[8].
C’est ce récit très médiatisé qui a convaincu le Congrès et l’opinion publique américaine de déclarer la guerre à l’Irak – alors qu’il s’agissait, comme on l’a su plus tard, d’une « machination, dans ce but », selon les termes du magazine Le Point. Et cette « fabrication » a été organisée par la firme… Hill+Knowlton !
Ce n’est donc qu’après la guerre du Golfe que la supercherie a été éventée : la fameuse adolescente n’était autre que la propre fille de l’ambassadeur du Koweït aux États-Unis, et avait tout inventé.
Étrangement, peu de gens se souviennent de ce scandale. Malgré l’histoire sulfureuse de l’industrie des relations publiques, il existe une forme d’amnésie collective sur leurs procédés.
Comment expliquer, sinon, que Hill+Knowlton ait pu être choisie récemment par l’Organisation mondiale de la Santé pour un gros contrat visant notamment à « promouvoir l’image de l’organisation en tant qu’autorité COVID-19 »[9] ?
Les RP en pratique : comment ils modèlent l’opinion via les médias
Aujourd’hui, les relations publiques n’ont jamais été aussi puissantes : en 2021, le secteur représentait près de 100 milliards de chiffre d’affaires[10].
Le fonctionnement est simple : les entreprises de « relations publiques » (RP) sont missionnées par ceux qui en ont les moyens pour « faire passer » un message dans les médias.
Leur travail consiste à optimiser la forme du message (un texte, une vidéo, etc.) de manière à ce qu’il soit immédiatement « attractif » pour les médias, puis de faire le service après-vente auprès de leur réseau de journalistes. Par exemple, la firme n’hésitera pas à appeler un à un des journalistes ciblés pour leur expliquer à quel point leur sujet vaut la peine d’être médiatisé.
Pour les journalistes, c’est du pain béni : cela leur donne des sujets « tout faits », clés en main. Sur les questions scientifiques, cela leur facilite la vie, car ils ont ainsi accès à des propos déjà vulgarisés pour le grand public, avec des citations prêtes à l’emploi venant « d’experts de référence ».
Les relations publiques, en un mot, c’est ce que paient les puissants pour influencer les messages médiatiques, afin qu’ils servent leurs intérêts. C’est du lobbying auprès des médias.
Mais comme pour le lobbying auprès des politiques, cela pose des problèmes démocratiques majeurs, puisque cela favorise la diffusion d’un seul son de cloche dans l’opinion publique, au mépris du débat contradictoire.
C’est particulièrement problématique sur les questions scientifiques, car les chercheurs indépendants, ceux qui défendent des positions contraires aux intérêts des grands industriels, n’ont pas le moindre euro à dépenser pour promouvoir leurs travaux dans les médias.
À l’inverse, Big Pharma recourt intensément aux relations publiques. C’est ainsi que le groupe Sanofi dépense mondialement 1,5 milliard de dollars par an en « publicité et relations publiques ».
Le groupe français Publicis a longtemps bénéficié de cette manne. Et il reste aujourd’hui un partenaire central des Big Pharma, puisqu’il bénéficie aujourd’hui d’un contrat d’un montant équivalent avec un autre géant des vaccins, GSK.
Publicis, au départ, est un spécialiste de la publicité, comme son nom l’indique. Mais son contrat avec GSK comprend aussi les RP, auprès des médias. C’est logique : il s’agit d’un seul et même travail de propagande, avec les mêmes leviers psychologiques. Et il va de soi qu’acheter des pages de publicité dans les médias donne à ces grandes entreprises une porte d’entrée privilégiée pour obtenir l’écoute de ces organes de presse et faire passer leur message.
Les RP sont d’autant plus importants pour leurs clients que la publicité seule a ses limites. Au mieux, elle permet « d’inonder la zone », mais il lui est impossible d’étouffer un message négatif, de l’effacer de la discussion.
Pour cela, il faut passer à d’autres méthodes… ce qu’a fait Publicis :
Les dessous de l’alliance de Publicis et Newsgard contre la « désinformation »
Il faut savoir que Publicis s’est allié avec Newsgard, un site qui prétend « combattre la mésinformation et la désinformation » en identifiant les sites d’information « fiables » et « non fiables ».
Avec ce partenariat, Publicis s’est ainsi engagé à ne pas diffuser de la publicité sur des « sites non fiables » – dont Newsgard est chargé de lui donner la liste[11].
Voici comment la vice-présidente de Newsgard s’est félicitée de ce partenariat : « Nous sommes ravis de travailler avec Publicis Health Media pendant la pandémie de COVID-19, c’est un partenaire idéal pour (…) protéger les familles des infox sur la santé, notamment sur les vaccins ».
Mais qui est Newsgard, ainsi chargé de faire la liste des sites « fiables et non fiables », laquelle est souvent relayée sans esprit critique par les grands médias ?
Eh bien figurez-vous que Newsgard a été créé avec des financements… de Publicis, entre autres[12] ! Ce qui pose la question : ce soi-disant « arbitre de la vérité », ce chien de garde du vrai et du faux médiatique, ne serait-ce pas une créature RP montée de toutes pièces, via Publicis notamment, pour servir les intérêts de ceux qui veulent étouffer certains discours dans les médias ?
Cela y ressemble fort. En France, Newsgard a placé le journal France Soir en tête des sites de « désinformation »[13], notamment pour avoir « publié de nombreuses allégations fausses ou sans fondement sur les vaccins anti-COVID-19, leurs risques supposés pour les enfants, et leur lien présumé avec la maladie de Creutzfeldt-Jakob »… alors que ces liens sont tout à fait crédibles !
Et sur au moins un sujet, il est parfaitement établi que c’est France Soir qui a eu raison contre Newsgard : la thèse du coronavirus échappé d’un labo de Wuhan. Figurez-vous que Newsgard a fustigé pendant plusieurs mois cette supposée « théorie du complot » et demandé que soient censurés tous les sites et médias indépendants qui la défendaient (Newsgard a ensuite été obligé de s’en excuser, lorsque les preuves d’un virus manipulé en laboratoire sont devenues trop massives[14]).
Vous le voyez, il y a quelque chose qui n’est pas sain dans cet écosystème d’entreprises de RP et d’organisations censées séparer la bonne et la mauvaise information médiatique, sur les sujets de santé.
Surtout lorsqu’on apprend que Publicis a été directement impliqué dans un scandale sanitaire sans précédent, celui des médicaments antidouleurs de la famille des opioïdes aux États-Unis. En effet, l’État américain du Massachusetts a attaqué Publicis en justice pour avoir, « engagé une myriade de stratégies injustes et trompeuses qui ont pesé sur la prescription d’OxyContin à travers le pays, y compris dans le Massachusetts »[15].
Publicis est ainsi accusé d’avoir activement relayé la propagande mensongère de l’entreprise « voyoue » Purdue Pharma, qui a été lourdement condamnéeƒ pour fraudes et corruptions liées à son médicament opioïde addictif OxyContin[16].
Bref, tout ceci donne une idée du monde des « relations publiques » : ces firmes n’ont aucun scrupule à diffuser massivement les messages de leurs clients puissants, fussent-ils trompeurs ou illégaux.
Et ce sont bien ces entreprises-là qui, dans l’ombre, façonnent le discours médiatique.
Mais elles ne sont pas les seules. Il existe un autre acteur qui influence les journalistes de façon disproportionnée.
Cet acteur-là agit en pleine lumière : ce sont les grandes « agences de presse », comme l’AFP.
Et là encore, il y a beaucoup à dire.
Rendez-vous la semaine prochaine.
53 réponses
Magnifique démonstration de la corruption mondiale à tous les niveaux qui à favorisé ce crime contre l’humanité, merci pour cet éclairage.
Merci de confirmer le doute que nous avions.
Vous faites un travail exceptionnel et extraordinaire.
Bonne continuation.
Très intéressant.
Merci Monsieur pour votre analyse et vos informations. Médecin retraitée je connaissais depuis longtemps le rôle délétère des industries pharmaceutiques. Mais je n’avais pas imaginé celui des agences de relations publiques à ce point. Je reste, après ces deux années de délire, profondément choquée par l’attitude d’une grande partie de mes confrères (sœurs) vis à vis des soins apportés durant l’épidémie. outre la propagande une autre façon d’inonder la zone a été d’augmenter le prix des consultations, des séjours hospitaliers et des forfaits pour vacciner. Une bonne façon de se payer des vacances… Je suis à la fois triste et écœurée mais aussi ravie de voir dévoilées ces monstrueuses magouilles jusque là bien cachées. La médecine qui fait d’un médecin un prescripteur, du patient un client, les maltraitances hospitalières etc. a définitivement brisé la relation médecin-soignant et dégouté une bonne partie des soignants. Tant mieux une médecine sans âme, sans dimension sacrée ne peut pas perdurer. Je le disais depuis longtemps… la médecine est morte, vive les soins. Cordialement.
Merci pour Tout ! Je partage au maximum de mes petits moyens en restant rebelle !!! ???
Votre lettre du 25 mai 2022
Désinformation médiatique : le rôle discret, mais central des firmes de « relations publiques »
bonjour
vous parlez de Publicis en responsabilité par rapport à l’affaire des opioïdes:/Oxicontin mais il me semble qu’il s’agit du cabinet Mac Kinsey et non Publicis
Mac Kinsey a été condamné dans cette affaire suite à des plaintes dans 47 états aux Etats Unis
ce scandale était dans beaucoup de médias dont :
https://www.lefigaro.fr/societes/crise-des-opiaces-mckinsey-paie-573-millions-de-dollars-pour-solder-des-poursuites-20210204
https://www.francesoir.fr/societe-sante/mckinseygate-scandale-purdue-fda
et sur wikipedia vous trouvez tous les scandales et condamnations liés à MAC KINSEY
NB
Toujours excellent…argumenté et tout….donc je suis de plus en plus désespérée.
Hélas trop peu de lecteurs lirons totalement ce texte.
SUG: une intro/résumé de 3 pages serait utile.
Louis Maunier
Quand on lit cette lettre on se sent moins isolée surtout continuez c’est une trés bonne source d’information
Merci de votre travail et efforts pour nous tenir informés.