Cher(e) ami(e) de la Santé,
Je suis heureux de voir que beaucoup de gens ont compris l’arnaque du cholestérol.
Il faut rendre hommage aux travaux courageux du Dr Michel de Lorgeril, repris et popularisés par le Pr Philippe Even (le co-auteur du Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux).
Désormais, beaucoup savent que le cholestérol est globalement « innocent », qu’il est indispensable à la vie et qu’il est dangereux de le faire baisser artificiellement.
Mais peu de gens réalisent qu’il y a aussi une « arnaque » avec l’hypertension.
Tout récemment, ma belle-mère m’a demandé conseil pour son hypertension débutante.
Dans son cas, revenir à une tension normale est assez simple. Elle devrait :
- Tout mettre en œuvre pour atténuer son anxiété qui est la cause la plus probable de sa tension élevée, d’autant plus que cela dégrade la qualité de son sommeil (ce qui peut aider : des exercices de méditation/respiration comme la cohérence cardiaque) ;
- Faire plus d’activité physique et s’exposer davantage au soleil ;
- Manger davantage de légumes riches en potassium et moins de glucides à indice glycémique élevé (y compris céréales industrielles, riz blanc et pain classique).
Voilà les conseils élémentaires pour effacer une hypertension débutante.
Mais il faut aussi faire le plein de certains micro-nutriments fondamentaux. Je lui ai donc recommandé ces compléments « de base » :
- Un bon multivitamines (contenant dans l’idéal, outre les vitamines E et B9, les micro-nutriments suivants : quercétine, N-Acétyl-Cystéine, co-enzyme Q10, acide alpha-lipoïque et lycopène) ;
- 500 à 1 000 mg de vitamine C (en deux ou trois prises dans la journée) ;
- Un complément de vitamine D pour avoir toute l’année un taux sanguin supérieur à 40 ng/mL
- Un bon complément de magnésium (en deux prises dans la journée).
Avec tout ceci, la tension de ma belle-mère devrait rapidement revenir à des niveaux acceptables.
Et si ce n’était pas le cas, on pourrait rajouter de l’ail1, des extraits de feuille d’olivier2 ou encore du jus de betterave3 – oui oui, il existe bien des preuves scientifiques sur ces trois remèdes.
Mais je reviendrai plus tard sur les solutions naturelles contre l’hypertension.
Ce sur quoi je voudrais insister aujourd’hui, c’est ce qu’il ne faut surtout PAS FAIRE.
Ne JAMAIS commencer par les médicaments
Ce qu’il faut vraiment, vraiment éviter, en cas d’hypertension légère ou débutante, c’est de…
… commencer à prendre tous les jours un médicament contre la tension.
Je ne dis pas ça par « idéologie anti-médicament ».
J’admets parfaitement que certains médicaments anti-hypertension ont leur utilité dans certains cas bien définis.
Le problème, c’est qu’on les distribue désormais comme des bonbons, dès que la tension est un poil trop élevée !
C’est d’ailleurs un grand classique de la médecine moderne, hélas.
Big Pharma remue ciel et terre pour que les autorités de santé recommandent ses médicaments le plus largement possible – y compris à ceux qui n’en ont pas besoin ou pour lesquels le ratio bénéfice-risque est négatif.
Ainsi, pour les médicaments anti-dépresseurs, Big Pharma a obtenu que les médecins généralistes aient le droit de les prescrire (alors qu’ils devraient être réservés aux psychiatres). Résultat : plus de 5 millions de Français sont sous anti-dépresseurs.
Pour le cholestérol, les autorités sous influence ont baissé le taux de cholestérol jugé « normal ». Même résultat : plus de 6 millions de Français prennent des médicament anti-cholestérol.
Et c’est exactement pareil pour la tension artérielle : les seuils ont été baissés arbitrairement.
En conséquence, on a commencé à médicamenter massivement des gens qui avaient une tension à 140, alors qu’auparavant, on laissait tranquille la plupart des patients avec 160 de tension.
Pourtant, une étude publiée dans le JAMA Internal medicine montre que c’est tout sauf un progrès4.
Parmi 20 000 patients ayant une tension modérée (entre 140/90 et 160/100), ceux qui ont pris des médicaments ont eu non pas moins mais un peu plus de maladies cardiovasculaires !
Aucune efficacité de ces médicaments dans leur cas, donc. En revanche, ces patients ont bien subi leurs effets indésirables : hypotensions, syncopes, problèmes rénaux, etc.
Par ailleurs, il est très problématique de forcer la tension à descendre trop bas.
Selon une étude publiée dans le British Medical Journal, quand des médicaments forcent votre tension à descendre en dessous de 130, vous avez davantage de risques de mourir d’une maladie cardiovasculaire5 !
Cela peut paraître le comble…
… mais en réalité, cela n’a rien d’étonnant.
Car il est toujours problématique de faire baisser la tension artificiellement !
Comprenez-moi bien.
Quand je dis que c’est problématique, je ne dis pas qu’il ne faut jamais le faire.
Dans certains cas, il y a encore plus de dangers à s’abstenir, et il vaut probablement mieux baisser la tension artérielle avec des médicaments.
Par exemple, si vous avez 180 à 200 de tension, il peut être raisonnable de prendre un médicament pour la faire baisser… car une tension trop élevée est généralement douloureuse et dangereuse6.
Mais vous devez bien comprendre que le médicament ne règlera pas votre problème de fond.
En baissant votre tension artificiellement, vous êtes peut-être en train de parer au plus gros danger (l’AVC) mais…
- Vous n’agissez pas sur la vraie cause de votre hypertension ;
- et vous vous créez forcément d’autres problèmes de santé !
Car l’hypertension ne vous veut pas que du mal, au contraire.
Pourquoi l’hypertension a de BONS CÔTÉS
L’hypertension est une réaction naturelle de votre organisme.
Son but n’est pas de vous embêter.
Au contraire, son objectif principal est d’apporter aux organes et aux tissus le sang dont ils ont besoin pour fonctionner correctement.
Je rappelle que le sang est la « mère nourricière » du corps, puisqu’il transporte l’oxygène et les nutriments vitaux à travers tout l’organisme.
Et pour amener le sang à bon port, il faut suffisamment de « pression » dans les vaisseaux sanguins (artères, artérioles et capillaires).
Sans pression suffisante, vos organes risquent d’être moins bien nourris et de finir par dysfonctionner.
Un cerveau insuffisamment irrigué, par exemple, c’est l’autoroute vers le déclin cognitif7.
De façon générale, on a observé que les médicaments contre la tension fragilisent les organes les plus difficiles à irriguer, c’est-à-dire ceux qui sont « en bout de chaîne » comme vos reins8.
Vous voyez le problème énorme qu’il y a à forcer la tension à baisser, artificiellement.
La tension est d’abord un indicateur qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond dans vos vaisseaux sanguins.
Si vous la faites baisser par un médicament, c’est un peu comme si vous mettiez un scotch pour masquer le voyant rouge qui s’allume sur le tableau de bord de votre voiture.
Le symptôme a disparu, mais pas les causes du dysfonctionnement.
Certes, une tension trop élevée peut finir par causer des AVC hémorragiques (probablement parce qu’une trop forte pression sanguine fragilise les vaisseaux sanguins du cerveau, qui peuvent finir par rompre, avec saignement dans le cerveau).
Et de fait, ce risque d’AVC est précisément la raison pour laquelle les médicaments peuvent être justifiés pour les personnes à haut risque.
Mais il ne faut jamais commencer à traiter médicalement une tension débutante sans avoir fait tout ce qui était possible pour la faire baisser naturellement.
Et même en cas de tension élevée et installée, il faut également tout mettre en œuvre pour la faire baisser naturellement, jusqu’à pouvoir se passer d’au moins un de ses médicaments (attention toutefois à ne jamais arrêter un médicament anti-hypertenseur brutalement sans l’accord de votre médecin).
Voilà, je pourrais arrêter ma lettre ici, car j’ai dit l’essentiel.
Mais pour ceux que le sujet intéresse, continuez la lecture.
Car je vais vous expliquer en détail ce qu’est la tension artérielle et comment fonctionnent vraiment les médicaments.
C’est un tout petit peu technique, mais j’ai simplifié au maximum.
Donc, si vous ou votre conjoint avez de l’hypertension, je vous invite vraiment à lire cette section jusqu’au bout.
Je suis convaincu que vous ne verrez plus les médicaments contre la tension comme avant.
Et à la fin de cette lettre, je vous proposerai de partager en commentaire votre réaction ou votre témoignage personnel.
Vous êtes prêt ?
Alors allons-y.
Imaginez une pompe et un tuyau d’arrosage
Prenons une analogie simple : une pompe, un tuyau et de l’eau.
La pompe, c’est le cœur.
Les tuyaux, ce sont les artères et vaisseaux sanguins.
L’eau, c’est le sang.
Donc, imaginez que vous avez une pompe à eau raccordée à des tuyaux…
… et que vous vous amusez à mesurer la pression à l’intérieur de ces tuyaux.
Vous allez vite remarquer que la pression dans le tuyau varie selon :
- La force et la vitesse à laquelle vous actionnez votre pompe ;
- Et la nature de vos tuyaux (larges ou étroits, souples ou rigides).
Commençons par le plus évident : l’effet de la pompe.
Si vous pompez doucement, l’eau coule lentement dans le tuyau – la pression est faible.
Si vous pompez plus fort, la pression augmente mécaniquement (la pression de l’eau sur les parois du tuyau est forcément plus élevée).
C’est la même chose, bien sûr, pour le cœur : plus il pompe fort, plus la pression dans les artères est élevée.
La pression augmente aussi quand on pompe plus vite – de même, quand le rythme cardiaque augmente, la pression a tendance à augmenter.
Prenons un exemple simple : quel est le moment typique où votre cœur bat plus vite et plus fort ?
Quand vous faites du sport !
C’est logique car vos muscles ont alors besoin de plus d’oxygène… donc de plus de sang.
Et pour fournir ce sang supplémentaire à vos muscles, votre cœur bat plus fort et plus vite.
Résultat : votre pression artérielle augmente et peut facilement atteindre les 180 (ou 18).
Mais attention : je parle ici de la pression mesurée au moment où votre cœur se contracte pour propulser le sang vers vos organes.
C’est ce qu’on appelle la pression systolique.
Quand on vous donne votre tension – par exemple 130/80 (ou 13/8) – la pression systolique est le premier chiffre (130 ou 13).
Le second chiffre (80 ou 8), c’est la pression diastolique : elle mesure la pression quand le cœur est au repos, entre deux battements (et elle ne varie pas vraiment pendant l’effort physique).
Pour simplifier, je ne parlerai ici que de la pression systolique – quand le cœur se contracte.
Ce que montre l’exemple du sport, c’est qu’une augmentation de la pression peut-être une bonne chose ! C’est ce qui vous permet de réaliser un gros effort physique.
À l’inverse, tout le monde sait qu’une « chute de tension » est très désagréable : vous êtes forcé de vous allonger, au bord de l’évanouissement.
Bref, une tension artérielle élevée n’est pas toujours mauvaise.
Encore une fois, c’est le niveau que votre corps choisit pour irriguer correctement toutes les parties du corps.
Ralentir le cœur par un médicament, une bonne idée ?
Mais revenons à notre pompe.
Si on peut augmenter la pression en pompant plus vite et plus fort… on peut aussi baisser la pression en pompant moins vite et plus faiblement.
Et c’est exactement ce que font une catégorie de médicaments anti-hypertenseurs, les « bêtabloquants ».
Les bêtabloquants ralentissent le cœur et le font battre moins fort.
Problème : un cœur moins puissant, c’est aussi plus de fatigue, plus de dépression, plus de nausées, plus de dysfonctionnement sexuel, etc.
Inévitablement, donc, ces médicaments sont connus pour causer ce type d’effets indésirables qui dégradent la qualité de la vie de beaucoup de patients9.
Certes, ces bêtabloquants peuvent être utiles dans certains cas très particuliers (par exemple, le cas d’une personne de 50 ans, ultra-active et ultra-stressée de nature, qui n’arrive pas à ralentir et qui risque à tout moment le burn-out).
Mais pour lutter contre l’hypertension – a fortiori chez des personnes âgées – on voit bien que cela risque de causer de sérieux problèmes.
Voilà pour l’effet de la pompe.
Mais ce qui influence la pression, c’est aussi et surtout l’état des tuyaux !
L’état de vos vaisseaux sanguins est la CLÉ de votre niveau de tension !
D’abord, le diamètre du tuyau a des conséquences majeures sur la pression.
L’effet principal est indirect10.
Si vous pincez un tuyau d’arrosage, vous réduisez le débit de l’eau dans votre tuyau.
Pour arroser vos plantes avec un tuyau pincé, sans y passer des heures, il vous faudra pomper plus fort (ou ouvrir le robinet plus largement).
Et c’est la même chose avec vos artères et autres vaisseaux sanguins.
S’ils sont à moitié bouchés par une plaque d’athérosclérose, le sang doit passer par un espace plus étroit, ce qui diminue son débit.
Et quand le sang circule moins bien, le cœur a tendance à s’adapter : il se met à battre plus vite ou plus fort pour mieux faire passer le sang – ce qui augmente la pression artérielle.
Voilà pour l’effet des mauvaises plaques qui bouchent vos vaisseaux sanguins.
Mais un autre phénomène, plus important encore, réduit le diamètre des vaisseaux sanguins :
Ce qui se passe quand vos « tuyaux » décident de s’ouvrir ou se fermer
En effet, quand ils sont en pleine santé, vos artères et vaisseaux sanguins peuvent se dilater ou se contracter à volonté.
Quand ils se dilatent, leur diamètre augmente, ce qui favorise le débit de sang.
Dans ce cas, le cœur n’est pas obligé de pomper trop fort pour bien irriguer les tissus, car le sang circule plus librement.
À l’inverse, quand vos vaisseaux sanguins se contractent, ils réduisent le débit – cela peut se produire de façon localisée, quand certains tissus ou organes ont moins besoin de sang que d’autres.
Un système vasculaire en bon état adapte donc le débit sanguin aux besoins spécifiques de chaque organe et tissu !
Avec la même pression issue du cœur, cela permet au corps de choisir où il veut distribuer le sang en priorité.
Ainsi, quand vous faites du sport, ce sont les vaisseaux de vos muscles qui se dilatent le plus – car ce sont eux qui ont le plus besoin de l’oxygène apporté par le sang.
Cette dilatation localisée augmente le débit du sang dans les muscles, sans le modifier ailleurs.
C’est un énorme avantage, car sans cette dilatation, le cœur devrait battre plus fort pour pouvoir fournir le même effort – ce qui augmenterait bien sûr la pression.
Il est donc précieux d’avoir des vaisseaux sanguins souples et élastiques.
Mais tout le monde sait que les vaisseaux deviennent plus rigides en vieillissant, notamment du fait de la calcification des artères.
Dans ce cas, lorsque vos tissus manquent d’oxygène, il y a deux grandes possibilités :
- Votre corps peut vous interdire de faire l’effort en vous faisant vous sentir « fatigué »,
- Ou votre cœur se met à battre plus fort ou plus vite pour compenser.
Donc, des vaisseaux sanguins qui se dilatent et se contractent correctement sont une clé majeure de la santé et de la vitalité !
Cela veut dire aussi que des artères et des vaisseaux sanguins en bon état sont la voie royale pour vous éviter les maladies du cœur, les infarctus et les AVC.
À l’inverse, une tension artérielle élevée est surtout un indicateur que vous êtes sur une mauvaise pente.
C’est d’autant plus vrai que la rigidité des artères augmente aussi mécaniquement la mesure de votre tension !
Je vous explique pourquoi.
Si vous faites couler de l’eau dans un tuyau en métal, la pression reste la même.
Mais si vous faites couler de l’eau dans un ballon de baudruche, la pression diminue car l’eau est « amortie » par la souplesse de la paroi.
Et c’est la même chose pour les artères : quand elles sont souples et élastiques, elles absorbent une partie de la pression qui vient du cœur.
Quand elles sont rigides, au contraire, elles subissent sur leur paroi la totalité de la pression venant du cœur – sans amortissement.
Cette pression non amortie peut d’ailleurs causer des dommages importants à l’artère en question… mais on voit bien, à nouveau, que la vraie cause n’est pas la pression artérielle mais bien la rigidité de l’artère !
Et il vaut toujours mieux agir sur les causes plutôt que les conséquences !
Pour récapituler, l’état de santé de nos « tuyaux » a deux types d’effet sur la tension :
- Des artères à moitié bouchées et des vaisseaux sanguins rigides peuvent forcer le cœur à battre plus vite ou plus fort pour mieux irriguer les tissus et organes (ce qui augmente la tension et fragilise le cœur) ;
- Des artères rigides augmentent mécaniquement la mesure de la tension artérielle en ne jouant plus le rôle d’ « amortisseur » : une tension élevée est alors un simple indicateur d’artères plus rigides.
Vous ne serez donc pas étonné d’apprendre que baisser la tension artificiellement n’a rien d’une « baguette magique ».
De fait, ces médicaments ne prolongent pas vraiment votre vie – c’est la conclusion d’un des plus grands essais cliniques réalisés. Dans cette étude, 17 000 patients qui avaient en moyenne 160/100 de tension ont avalé tous les jours, soit un médicament, soit un placebo. Eh bien ceux qui ont pris le médicament n’ont pas vécu significativement plus longtemps que les autres11 !
Certes, ils ont eu un peu moins d’AVC, ce qui est une bonne chose. Mais il ne faut surtout pas croire pour autant que ces médicaments font des miracles contre les AVC.
Regardez plutôt les résultats de la fameuse « étude de Birmingham »12. Parmi 27 000 Américains étudiés pendant 6 ans, ce sont ceux qui prenaient le plus de médicaments contre la tension qui ont fait le plus d’AVC !
Non pas parce que les médicaments causent des AVC, bien sûr – on peut supposer que ces patients à très haut risque auraient certainement subi encore plus d’AVC sans médicament.
Mais ces résultats montrent bien qu’il ne suffit pas de baisser la tension artificiellement pour éviter les AVC !
Tout simplement parce qu’il faut d’abord traiter la cause de la tension plutôt que la tension elle-même !
Et si vous examinez la façon dont les médicaments agissent, vous serez encore plus convaincu qu’il ne faut les prendre qu’en dernier ressort.
Comment fonctionnent les autres médicaments anti-hypertenseurs
Parmi les différents types de médicaments, les « inhibiteurs calciques » (ou bloqueurs des canaux calciques) agissent à la fois sur la « pompe » et les « tuyaux » :
- Ces médicaments réduisent la force de contraction du cœur ;
- Et ils empêchent les artères de se contracter.
Comme vous pouvez l’imaginer, cela pose forcément des problèmes.
D’abord, comme ils agissent sur la puissance du cœur, ils sont connus pour causer de la fatigue et des chutes13 – ce qui peut être mortel pour une personne âgée.
Ensuite, il est très imprudent d’interdire à une artère de se contracter.
En cas d’hémorragie, par exemple, certaines artères se contractent pour permettre aux organes les plus vitaux de continuer à être irrigués (les vaisseaux se contractent là où le sang est le moins prioritaire, ce qui réduit l’afflux de sang localement).
Donc, un scénario noir avec ces médicaments, c’est une chute causée par une tension trop basse (liée au médicament), un choc à la tête, du sang qui coule – et une hémorragie qui dégénère car le médicament limite la capacité des vaisseaux à se contracter.
Bref, de l’avis de nombreux spécialistes, c’est probablement la pire classe de médicaments pour faire baisser la tension.
Beaucoup de médecins commencent généralement par donner les médicaments les plus anciens : les diurétiques.
Ces médicaments n’agissent ni sur les tuyaux, ni sur la pompe : ils agissent sur la quantité de liquide en circulation !
De fait, ce sont des médicaments qui « font faire pipi ».
Or, moins vous avez de liquide qui circule dans un tuyau, moins vous avez de pression. C’est mécanique.
C’est un peu comme quand vous dégonflez un peu un ballon : la pression de l’air sur les parois va forcément se réduire. De même, réduire le volume de sang diminue la pression exercée sur les parois des artères.
Donc, ces médicaments vous font uriner pour faire baisser la pression.
Comment ? Tout simplement en empêchant vos reins de garder le sel (de le « réabsorber », pour être très précis).
Or, tout le monde sait que le sel retient l’eau : c’est pour ça que vous avez très soif après un repas très salé.
Donc, en libérant le sel, ces médicaments conduisent le corps à excréter aussi davantage d’urines, donc davantage d’eau… ce qui réduit le volume de sang dans le corps… et donc la pression artérielle.
Le problème est qu’on n’interfère jamais impunément avec l’activité normale de notre organisme.
Le gros défaut de ces médicaments est qu’ils peuvent dérégler les équilibres de sodium et de potassium dans le corps – voire causer des formes de déshydratation (puisqu’il y a moins de liquide en circulation).
Il n’en reste pas moins que ces médicaments agissent de façon moins brutale que les précédents.
La dernière grande classe de médicaments contre la tension, ce sont les inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine (IEC) et les antagonistes des récepteurs de l’angiotensine II (ARA- II ou sartans).
Leur action sur la tension étant assez similaire, je ne développerai ici que celle des IEC qui sont plus couramment utilisés que les sartans.
Comme leur nom l’indique, ces IEC bloquent une enzyme clé de notre corps. Et à quoi sert cette enzyme ? Principalement à deux choses :
- Contracter les vaisseaux sanguins ;
- Et augmenter la rétention de sel (et d’eau).
Donc, quand on empêche cette enzyme de faire son travail, on obtient une baisse de tension par deux mécanismes :
- Quand on empêche les vaisseaux sanguins de se contracter, le flux sanguin s’améliore. Le cœur n’est donc plus obligé de battre aussi vite ou fort, ce qui limite la hausse de la tension ;
- Et quand on diminue la rétention de sel, on diminue la quantité de sang en circulation, ce qui fait baisser mécaniquement la tension.
Le problème, comme d’habitude, est qu’on risque de moins bien irriguer certains organes, en particulier ceux qui sont en « bout de chaîne », comme les reins.
De plus, en réduisant la quantité de liquide en circulation, ils peuvent causer des déshydratations localisées.
Ces deux effets expliquent probablement pourquoi ces médicaments peuvent provoquer des maladies graves des reins14.
Et ce n’est pas tout. Comme les diurétiques, ils interfèrent avec la quantité de sodium et de potassium dans l’organisme.
En empêchant les reins de rejeter le potassium dans les urines, ils peuvent causer des hyperkaliémies (excès de potassium dans le sang) ce qui peut être dangereux, voire mortel.
Certes, le potassium est un minéral clé pour réguler sa tension. Mais mieux vaut manger plus de fruits et légumes riches en potassium plutôt que de prendre un médicament qui augmente artificiellement (et parfois dangereusement !) son niveau dans le sang.
Enfin, cette enzyme a d’autres effets dans le corps, qui n’ont rien à voir avec la tension. Quand on la bloque, on s’expose ainsi à des surprises… comme avoir des toux sèches chroniques, qui sont un effet indésirable fréquent. Le blocage de cet enzyme est peut-être aussi la raison pour laquelle ces médicaments sont soupçonnés d’augmenter le risque de cancer du poumon15.
Malgré tout cela, ce ne sont pas des mauvais médicaments en soi. Ils sont généralement mieux tolérés que les autres16 et peuvent offrir une protection significative à des patients à haut risque cardiaque17.
Mais si on peut les éviter en faisant baisser sa tension naturellement, il est évident qu’il vaut mieux le faire.
Et pour cela, il existe une solution simple et méconnue, dont je vous parlerai dans ma prochaine lettre.
Vous verrez que la solution n’est PAS d’arrêter le sel.
Bonne santé,
Xavier Bazin
PS : je suis TRÈS intéressé par votre expérience personnelle avec l’hypertension.
Si vous avez de la tension artérielle, pourriez-vous me dire comment vous la gérez ? Approche naturelles, médicaments ?
Avec quels résultats sur votre tension ? Avec quels effets indésirables ?
Cela m’aiderait vraiment pour mes prochaines lettres, alors merci d’apporter votre témoignage ici, en commentaire !
94 Responses
Bonjour, j’ai 53 ans et une tension un peu haute : 15/9. J’ai testé 6 médicaments différents et à chaque fois, je ne les supporte pas : insomnies, problèmes gastriques, malaisie. J’ai arrêté et moi qui n’étais pas sportive, je m’y suis mise depuis la rentrée. pas encore de résultat mais il faut du temps je suppose. Je me renseignerai pour les compléments.
grand merci pour toutes ses infos sur l’hypertension. Personnellement depuis quelques mois j’ai une tension entre 16 et 18 alors que je mange correctement, pas de sel, pas de tabac, pas d’alcool. Donc je ne comprends pas pourquoi. Aussi je cherche et je viens de découvrir dans ces articles que le manque de sel peut favoriser une hypertension, cela fait des années que je consomme tout sans sel, vraiment sans sel. Pouvez vous me dire la différence qu’il existe un sel iodé et un sel non iodé. Quel est celqui qu’il faut prendre et celui qui ne faut pas prendre. Je vais quand même tester le sel enrichi en potassium . Je vois le cardiologue demain et je vais lui parler de tout çà. Je dois dire également que j’ai une hypothyroïdie type Hashimoto et lorsque ma TA se dérégle, si je puis dire, j’ai également ma TSH qui de dérègle à la hausse. Cela a t’il un rapport ?. Merci de votre réponse. Mais en attendant grand gran merci pour vos articles. Je lui ai tous lu et je les garde précisieusement.
Très cordialement.
j’ai trop de tension, entre 16 et 22 et j’ai eu un IAT avec 25.
J’ai essayé quatre médicaments pour faire baisser ma tension. Résultat: une tension encore plus élevée et des ennuis cardiaques.
Actuellement, je prends des gouttes de bourgeons d’audépines appelé: Gemmophytol aubépine laboratoireCOPMED.
Je me sens bien.