Il m’est impossible de vous livrer un « protocole » de vitamine C contre le cancer, mais voici ce que je peux vous dire

Cher(e) ami(e) de la Santé,

Dans mes dernières lettres, je vous ai montré que la vitamine C était très prometteuse contre le cancer, notamment en complément des traitements conventionnels[1].

Dans toutes les études où elle a été administrée en perfusion intraveineuse, elle améliore nettement la qualité de vie des patients et réduit les effets indésirables de la chimiothérapie.

Il y a aussi des signaux prometteurs qui suggèrent qu’elle pourrait même aider à guérir du cancer et prolonger la vie des patients.

Mais à quelle dose ? Sous quelle forme ? Pour quels cancers ? À quel moment ? En conjonction avec quelles thérapies ?

La vérité est qu’on n’a pas de réponses claires à toutes ces questions.

Mais je vais essayer de vous dire ce que l’on sait – en partant du plus « sûr » pour arriver au plus « incertain ».

Pour les perfusions de vitamine C en intraveineuse, il faut être accompagné(e) par des professionnels

La vitamine C en perfusion intraveineuse ne comporte pas de risques sérieux, mais il y a tout de même des pièges à éviter.

D’abord, il faut connaître les rares contre-indications (ou en tout cas les situations qui méritent un surcroît de précautions) :

  • maladies rénales et antécédents de calculs rénaux d’oxalate ;
  • surcharge en fer (hémochromatose) ;
  • et déficit en G6PD (un problème génétique héréditaire qui se diagnostique par une simple prise de sang).

Ensuite, il faut rappeler qu’il ne faut jamais « injecter » la vitamine C – il faut la perfuser.

Perfuser signifie qu’on administre la vitamine C très lentement – pendant plusieurs dizaines de minutes au minimum.

Il ne faut surtout pas injecter de grosses doses de vitamine C d’un seul coup en intraveineuse, sans quoi cela peut provoquer des dommages aux vaisseaux sanguins.

(Entre parenthèses, c’est une des raisons pour lesquelles la plupart des vaccins peuvent causer de graves accidents cardio-vasculaires : il arrive que le contenu des vaccins soit injecté accidentellement dans la circulation sanguine, ce qui peut causer des dommages sérieux à la paroi des vaisseaux sanguins – donc si vous avez l’obligation de recevoir un vaccin, demandez au minimum au vaccinateur d’injecter le produit aussi lentement que possible).

Ensuite, il faut augmenter les doses progressivement.

Avant même le début des perfusions, il semble pertinent d’avaler 3 grammes par jour par voie orale, pendant une semaine – en veillant à bien s’hydrater.

Puis, au moment des perfusions, il faut toujours commencer avec des doses intraveineuses relativement basses et les augmenter peu à peu.

Par exemple, dans une étude scientifique réalisée à Singapour[2], le protocole était le suivant :

  • 15 grammes de vitamine C les deux premières séances de perfusion (pendant 30 minutes)
  • 25 grammes les deux séances suivantes (pendant 50 minutes)
  • 50 grammes les deux séances suivantes (pendant 1h40)
  • 75 grammes pour les autres séances (pendant 2h30)

Bref, vous voyez pourquoi vous avez tout intérêt à passer par des professionnels expérimentés. Idéalement dans des cliniques spécialisées[3].

Il est vrai qu’elles n’existent pas en France.

C’est même pire que ça : dans les hôpitaux français, les fioles de vitamine C en intraveineuse sont limitées à 1 gramme !

C’est absolument ridicule, quand on sait que les protocoles habituels contre le cancer exigent d’injecter 10 grammes au minimum !

Mais les Français ne sont pas totalement démunis pour autant.

Il existe quelques rares médecins qui savent prescrire la vitamine C en intraveineuse – à charge pour vous de trouver une infirmière à domicile qui accepte de pratiquer la perfusion.

Et si vous êtes prêt(e) à vous déplacer, il existe en Allemagne des cliniques spécialisées qui proposent ce genre de traitement.

Un de mes lecteurs, Alfred F, m’a d’ailleurs livré le témoignage suivant :

« En ce qui concerne les traitements alternatifs, je citerais la clinique du Dr Hartung à Kehl en Allemagne (à 12 kilomètres de Strasbourg), qui reçoit une majorité de patients français. Traitements par vitamine C, hyperthermie, traitement par le guy (viscum album) que pratiquent les médecins anthroposophes et tant décriés par les « docteurs » en France. »

L’un des sujets les plus délicats, c’est la question du « bon dosage » de vitamine C.

Quel est le meilleur dosage de vitamine C en perfusion ?

En théorie, l’idéal serait de combiner deux effets apparemment contradictoires de la vitamine C :

  • À très haute dose, elle a un effet pro-oxydant, toxique pour les cellules cancéreuses ;
  • À faible dose, elle a un effet anti-oxydant, qui protège les cellules et produit d’innombrables effets favorables sur l’organisme, et sur le système immunitaire en particulier.

En perfusion intraveineuse, la plupart des protocoles que j’ai pu consulter cherchent en priorité à obtenir l’effet pro-oxydant, toxique pour les cellules cancéreuses.

Pour obtenir cet effet, il faut atteindre une très forte concentration de vitamine C dans le sang (20 mmol/L ou 350- 400 mg/dL).

Notez que ce sont des concentrations sanguines 100 fois supérieures au maximum que vous pouvez obtenir en avalant d’énormes doses de vitamine C.

Donc l’effet de la vitamine C intraveineuse n’est pas comparable à celui de la supplémentation – ce qui ne veut pas dire que la supplémentation est inutile, comme on le verra.

Ce que je trouve fascinant, c’est que la perfusion de la même dose de vitamine C produit des concentrations sanguines très différentes selon les personnes.

C’est le signe que certains patients sont dramatiquement carencés en vitamine C… et que de hautes doses de perfusion intraveineuse sont le moyen le plus rapide de combler ces carences[4] !

Voilà pourquoi, dans la clinique américaine Riordan, le taux de vitamine C dans le sang de chaque patient est suivi avec attention[5].

Là-bas, ils ont observé que « la majorité des patients atteints de cancer ont besoin de 50 grammes en intraveineuse à raison de 2 à 3 fois par semaine pour maintenir un niveau sanguin de vitamine C suffisant pour être thérapeutique » (c’est-à-dire le niveau à partir duquel la vitamine C a un effet pro-oxydant, toxique pour les cellules cancéreuses).

Et ils précisent ceci :

« Si après 4 perfusions, le dosage sanguin reste insuffisant, le patient peut avoir une infection cachée, peut fumer en cachette, ou peut connaître une progression de sa tumeur. Le thérapeute peut alors décider d’augmenter le dosage à 100 grammes et la fréquence à 3 fois par semaine ».

Je trouve cela passionnant, car cela montre que les perfusions de vitamine C ne se contentent pas d’avoir un effet direct « anti-cancer », mais semblent résorber des carences profondes de l’organisme.

Des carences qui ne pourraient probablement pas être résorbées – ou en tout cas pas aussi rapidement – avec de la vitamine C en comprimés.

Ainsi, comme le pensait le grand Linus Pauling, la vitamine C en intraveineuse renforce probablement aussi la capacité de l’organisme à lutter contre le cancer (en plus d’avoir une action de destruction directe des cellules cancéreuses).

À condition, toutefois, d’éviter « l’effet rebond ».

À quelle fréquence faire des séances de vitamine C en intraveineuse ?

Le protocole le plus répandu consiste à administrer 2 ou 3 perfusions par semaine.

Selon la clinique Riordan, cela suffit pour « maintenir un niveau sanguin ayant des effets thérapeutiques ».

Mais il faut savoir que dans le protocole initial de Linus Pauling, la vitamine C en intraveineuse était donnée 24 heures sur 24, pendant 10 jours (à raison de 10 grammes par jour) !

Linus Pauling jugeait très important d’assurer un taux de vitamine C sanguin le plus stable possible, avec le moins « d’à-coups ».

C’est pourquoi, d’ailleurs, après les 10 premiers jours d’intraveineuses, il recommandait d’avaler 10 grammes par jour de vitamine C, répartis en 4 prises (2,5 grammes toutes les 6 heures).

Linus Pauling se méfiait beaucoup de « l’effet rebond ».

Et en effet, il semble qu’en cas d’arrêt brutal d’une supplémentation de vitamine C, on puisse subir une forme de « carence » pendant un petit moment.

La raison serait que les enzymes qui dégradent la vitamine C continuent d’agir pendant un certain temps, après l’arrêt du traitement.

Alors, quel est le meilleur protocole : une perfusion permanente, 24h sur 24, ou des perfusions 2 ou 3 fois par semaine ?

Difficile à dire. Ce qui est certain, c’est qu’il est infiniment plus « pratique » de faire des séances d’une à deux heures 2 à 3 fois par semaine plutôt qu’être attaché à une perfusion 24h sur 24.

Et pour éviter l’effet rebond, la clinique Riordan recommande à ses patients d’avaler 4 grammes de vitamine C tous les jours… et surtout les jours où ils ne reçoivent pas la perfusion !

Ce qui paraît un compromis tout à fait raisonnable[6].

Bien sûr, dans un monde idéal, de très nombreux centres de cancer dans le monde testeraient différents protocoles à base de vitamine C, et on pourrait rapidement savoir ce qui marche le mieux.

En attendant, il faut faire confiance à l’expérience de professionnels aguerris, qui travaillent généralement dans des cliniques spécialisées.

Ce qui m’amène à cette dernière question : si l’on n’a pas accès à la vitamine C en intraveineuse, faut-il en avaler des doses massives ?

J’ai eu à ce sujet une discussion passionnante avec le Dr Jean-Philippe Labreze, un des meilleurs connaisseurs de la vitamine C en France.

Je vous en parle très vite, restez connecté(e) !

Bonne santé,

Xavier Bazin

PS : pour votre information, voici les autres éléments du protocole anti-cancer de la clinique de Singapour évoquée plus haut, en plus des perfusions de vitamine C :

Le patient y est invité à prendre des compléments alimentaires et à « adhérer à un régime Gerson modifié » (peu de sucre, carbohydrates et viande, beaucoup de fruits et végétaux, notamment via des jus). 

Voici les compléments alimentaires mentionnés :

  • Santé digestive : enzymes pancréatiques, probiotiques
  • Antioxydants: acide alpha-lipoïque (600-1200 mg), niacine (vitamine B 3, 500-1500 mg) et resveratrol (10-20 mg/kg)
  • Énergie: CoQ10 (150-300 mg), cobalamine (vitamine B12, 80-100 mg), acide folique (vitamine B9, 0,5-1 mg) et thiamine (vitamine B1, 5-30 mg)
  • Immunité: vitamine D (5 000 – 10 000 UI), vitamine E (40-80 UI), sélénium (200 μg), zinc (50 mg), colostrum (1-2 g), échinacée (1,2-3,6 g) et β-1,3/6D glucan (100-200 mg)
  • Anti-inflammatoire: curcumine (1-3 g), huile de graine de lin (3-6 g), quercétine (500-1000 mg), boswellia (1,2-2,4 g) et silymarine (extrait du chardon-marie, 300-900 mg)

Sources

[1] https://www.xavier-bazin.fr/category/articles/

[2] https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/26679971/

[3] Notez qu’à partir de 25 grammes, la vitamine C est mélangée à 200 mg de chlorure de magnésium pour éviter les spasmes vasculaires (le magnésium est connu pour dilater les vaisseaux sanguins). Il faut savoir, aussi, que le sucre diminue l’impact de la vitamine C contre le cancer, donc il faut éviter les produits de vitamine C dilués dans du dextrose.

[4] Ainsi, selon la clinique Riordan aux Etats-Unis, quand un patient n’arrive pas à atteindre 100 mg/dL de vitamine C dans le sang après une perfusion de 15 grammes de vitamine C, c’est un signe clair que son organisme a des besoins « hors normes » en vitamine C. Ce besoin provient vraisemblablement d’un niveau de stress oxydant très élevé, qui peut être causé par le cancer lui-même, par la chimio ou par d’autres causes encore (infection cachée, tabagisme…). En tout cas, si l’on retrouve un faible taux de vitamine C dans le sang après une perfusion, cela veut dire que certains organes et tissus étaient en manque criant de vitamine C.

[5] https://riordanclinic.org/research-study/vitamin-c-research-ivc-protocol/#:~:text=As%20noted%20above%20(Scientific%20Rational,%2FdL%20has%20been%20observed.)

[6] Mais il ne faut pas écarter d’un revers de main la perfusion continue – cela reste un protocole intéressant, notamment pour ceux qui sont déjà hospitalisés ou en soins palliatifs. Cette méthode a d’ailleurs été testée sur 17 patients en phase terminale du cancer du côlon, sans effet indésirable notable et avec des effets bénéfiques assez prometteurshttps://isom.ca/article/continuous-ascorbate-infusions-in-the-management-of-patients-with-advanced-colon-cancer/. Notez bien que l’objectif n’était pas d’atteindre les seuils suffisant pour obtenir l’effet « toxique » de la vitamine C sur les cellules cancéreuses. A raison de 10 à 50 grammes par jour en perfusion continue, il est impossible d’obtenir le niveau de concentration (20 mmol/L) ayant les fameux effets pro-oxydants de la vitamine C. Mais avec cette perfusion continue, on obtient tout de même une concentration sanguine de 1 à 2 mmol/L, ce qui est encore quatre à huit fois supérieur au maximum que l’on peut obtenir en avalant de la vitamine C. C’est probablement un niveau qui permet activer plusieurs autres mécanismes anti-cancer de la vitamine C (comme la stabilisation du collagène ou la régulation de l’épigénome).

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23 réponses

  1. merci docteur.
    on voit trop de médecine interdite en France je pense à 15 ans de recherche au chu de creteil stoppé en France sur l’arthrose du genoux (sans medicaament) quelques chirugiens en Europe soignent avec succès mais en cachette
    merci pour votre courage au profi des hommes

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