J’analyse pour vous une belle « fake news » téléguidée par Big Pharma

Cher(e) ami(e) de la Santé,

Serez-vous bientôt obligé de vous faire vacciner pour toucher votre retraite ?

C’est l’étrange impression qui se dégage de cet article publié sur le site de Pleine Vie :

Bon, je vous rassure tout de suite.

C’est totalement faux !

Certes, il est incontestable que les obligations vaccinales sont le rêve de certains « vaccinopathes ».

Je n’oublie pas qu’on a obligé des jeunes de 18 ans à se vacciner contre le Covid pour pouvoir boire un café en terrasse… alors qu’on savait pertinemment qu’ils ne risquaient rien du Covid et que le vaccin pouvait leur causer des dommages mortels au cœur (myocardites).

Mais cet article de Pleine Vie, heureusement, est purement inventé. Le ministère de la Santé ne prévoit absolument pas cela.

Et c’est là que cela devient intéressant.

Comment un « bobard » aussi énorme a-t-il pu être publié sur le site de Pleine Vie ?

Ce n’est ni une feuille de chou confidentielle, ni un site Internet « complotiste » :

« Pleine Vie est un magazine féminin mensuel français destiné à un public « senior » (retraité).

C’est le deuxième mensuel français toutes familles de presse confondues, avec 371 831 exemplaires vendus chaque mois en 2022-2023. » (Wikipédia)

Bref, Pleine Vie a pignon sur rue.

Donc, l’article ne vient certainement pas d’un stagiaire incompétent.

En réalité, tout pointe vers une opération de communication rondement menée.

La main trop visible de Big Pharma

Comme toujours avec la manipulation, tout part d’une information réelle.

Il est vrai que les recommandations officielles ont changé en 2024 sur deux nouveaux vaccins pour les seniors.

Depuis mars dernier, la Haute Autorité de Santé (HAS) recommande à tous les seniors de plus de 65 ans de se vacciner contre le zona, avec le nouveau vaccin Shingrix^[1] (GSK).

Et depuis juillet dernier, la même HAS recommande à tous les seniors de plus de 75 ans de se vacciner contre le virus de la bronchiolite (VRS), avec Arexvy (GSK) ou Abrysvo (Pfizer).

Inutile de vous dire ce que je pense de ces recommandations – je vous invite à consulter mon livre Antivax toi-même si l’envie vous venait de vous faire injecter ce genre de produits testés et autorisés dans des conditions plus que douteuses.

L’important ici est que ce sont des nouvelles recommandations… et que GSK et Pfizer ont tout intérêt à ce que cela se sache.

Dès lors, quoi de plus « fort » que d’annoncer une obligation, sur le site d’un magazine plébiscité par les seniors ?

C’est trompeur mais ce n’est même pas illégal : c’est du « publi-rédactionnel » qui ne dit pas son nom.

Pour Pleine Vie, il suffit de signer l’article par « la rédaction » et le tour est joué.

Si vous doutez que cela se soit passé comme cela, lisez bien la suite :

« Du publi-rédactionnel sans foi ni loi »

Il faut savoir que Pleine Vie a changé de propriétaire en 2019.

Le magazine a été racheté par un « géant » coté en bourse qui s’appelle Reworld Media.

Or, la réputation de cette entreprise est épouvantable :

« Les méthodes de Reworld visant à rentabiliser au plus vite des sites acquis au rabais ont été critiquées dans le milieu des médias, avec notamment la multiplication des publicités dans les contenus » (Ouest France)^[2]

« Depuis 2019, Reworld Media est le premier groupe de presse magazine français en nombre de médias. Marie France, Auto Moto, Maison & Travaux, Be Magazine et Télé magazine, Grazia, Closer, Télé Star, Top santé, Science & Vie, Biba… Ils tombent un par un dans l’escarcelle Reworld, se débarrassant des journalistes et se transformant plus ou moins vite en publi-rédactionnels sans foi ni loi. » (Arrêt sur Image)^[3]

« Selon Libération, ce fonctionnement est assez classique dans les titres de presse rachetés par Reworld Media : les rédactions sont réduites à peau de chagrin, puis des contenus, parfois payés par des annonceurs, sont écrits par des « chargés de contenu » et publiés comme des articles traditionnels. » (Europe 1)^[4]

Bref, vous voyez comment la « fake news » de Pleine Vie a pu être publiée.

L’article a manifestement été rédigé par une officine de communication payée par Big Pharma, puis placé sur le site comme un article de fond alors qu’il s’agit en réalité de « publi-rédactionnel ».

Si cela vous choque, sachez que c’est beaucoup plus courant qu’on ne l’imagine (lisez à ce sujet l’édifiant article d’un repenti, intitulé « Moi, journaliste fantôme au service des lobbies… »)

Mais savez-vous ce qui est le plus affligeant, dans cette affaire ?

C’est que la presse « classique » avec ses « vrais journalistes » ne vaut pas mieux !

Sciences et Vie contre Reworld : pas un pour racheter l’autre !

L’affaire du magazine Sciences et Vie en donne une démonstration éclatante.

Sciences et Vie a été racheté par Reworld la même année que Pleine Vie, en 2019.

Et rapidement, les « méthodes » de Reworld ont fait hurler les journalistes en place.

Le rédacteur en chef (Hervé Poirier) et plusieurs autres journalistes ont fini par démissionner en dénonçant avec fracas l’atteinte faite au « vrai journalisme de qualité ».

Quelques mois après, début 2021, Hervé Poirier est invité par Europe 1 pour raconter son histoire^[5].

Et là, c’est le gag.

Des trémolos dans la voix, Hervé Poirier explique le problème : « les articles du site Internet Sciences et Vie ne sont plus rédigés par des journalistes ».

De fait, comme on l’a vu, ils sont désormais rédigés à la va-vite par des « chargés de contenu » qui n’y connaissent rien – et qui peuvent être sommés d’écrire un autre article pour Closer dans la même journée.

Pour Hervé Poirier, c’est radicalement différent de la façon dont le magazine papier Sciences et Vie était géré.

« Chaque mois, dit Hervé Poirier, on téléphonait à 150 chercheurs pour avoir une information vérifiée ».

Et pour illustrer son propos, il prend un cas « exemplaire ».

Il prend l’exemple d’un article publié sur le site de Sciences et Vie qui entrait en contradiction avec un article publié dans le magazine Sciences et Vie.

Or, le sujet de ces deux articles, croyez-le ou non… était l’intérêt de la vitamine D contre le Covid !

Et c’est là qu’on voit toute l’imposture du journalisme actuel.

Voici l’article publié dans le magazine, donc rédigé par une « vraie journaliste » qui a « appelé des chercheurs pour avoir une information vérifiée » :

Et voici l’article publié sur le site de Sciences et Vie, probablement à partir d’une dépêche AFP :

Ai-je besoin de vous rappeler ici que la vitamine D est extrêmement efficace contre le Covid, en prévention et en traitement^[6] ?

Donc, c’est bien l’article du site Internet qui était parfaitement pertinent…

… et l’article du magazine, rédigé par de « vrais journalistes » qui était de la dangereuse désinformation !

Sans doute parce que les « experts » contactés par la journaliste étaient incompétents et/ou en conflit d’intérêts avec l’industrie pharmaceutique !

Souvenez-vous des « médecins de plateau » pendant le Covid qui ont dénigré tous les traitements simples et peu coûteux comme le protocole Raoult.

Au total, la fake news de Sciences et Vie sur la vitamine D « qui ne vous sauvera pas du Covid » me paraît bien plus grave que celle de Pleine Vie sur l’obligation vaccinale pour seniors.

Car il est très facile de vérifier, en deux clics, que le ministère de la Santé n’a pas l’intention de rendre deux nouveaux vaccins obligatoires pour les seniors. C’est une fausse nouvelle.

En revanche, dire que la vitamine D est inutile contre le Covid est d’autant plus trompeur que l’affirmation est appuyée par des « experts » en apparence légitimes.

Bref, la grosse différence entre la propagande « Big Pharma » des grands médias et celle de Reworld est que celle des « vrais journalistes » est généralement plus subtile, donc plus dangereuse.

Il n’y en a donc pas un pour racheter l’autre.

Ce qu’il vous faut, mes chers amis de la santé, c’est vous informer auprès de sources compétentes et indépendantes !

Bonne santé,

Xavier Bazin