Cher(e) ami(e) de la Santé,
Si vous n’avez pas lu mes dernières lettres, retenez une seule chose :
Vous ne devez en aucun cas manquer de zinc cet hiver !
Le zinc est absolument crucial pour faire face aux infections hivernales.
Non seulement parce que le zinc agit directement sur les virus en perturbant leur réplication[1].
Mais aussi parce qu’il joue un rôle clé dans la bonne santé de nos lymphocytes T, des cellules clés de notre système immunitaire.
Ces cellules T sont vraiment les agents spéciaux de notre immunité, type James Bond.
Ce sont elles qui arrivent à détecter les virus, bactéries et parasites qui se cachent dans nos cellules.
Une fois que les lymphocytes T repèrent une cellule infectée, ils la détruisent sans ménagement.
Car la cellule est de toute façon condamnée et il faut empêcher le microbe de se répandre.
Nos lymphocytes T ont donc une mission immunitaire capitale.
Mais bizarrement, ils sont moins connus du grand public que les anticorps (serait-ce lié à la religion vaccinale ?).
Pourtant, les lymphocytes T sont au moins aussi précieux que les anticorps car :
- Ils peuvent agir immédiatement contre n’importe quelle infection – alors que les anticorps peuvent mettre plusieurs jours à se créer ;
- Ils éliminent les microbes logés à l’intérieur des cellules, alors que les anticorps se contentent de neutraliser ceux qui circulent à l’extérieur des cellules (dans le sang, la lymphe, etc.).
Or, de quoi notre corps a-t-il besoin pour avoir des lymphocytes T qui fonctionnent à plein régime ?
De vitamine D, de vitamine C, de fer, de sélénium, de magnésium, certes…
… mais surtout, surtout… notre corps a besoin de suffisamment de zinc[2] !
D’abord, parce que les cellules T ont besoin de zinc pour être correctement « activées »…
… mais aussi car l’organe qui fabrique les cellules T a lui-même besoin de zinc !
Je veux parler du thymus, ce petit organe situé devant votre cœur : c’est lui qui produit les cellules T (T comme… thymus).
Or, un thymus sans zinc est un thymus atrophié qui peine à produire ces fameuses cellules T.
Vous le voyez : sans zinc, votre immunité est forcément dans les chaussettes.
Et c’est ce qui explique pourquoi les suppléments de zinc sont aussi efficaces contre les infections.
Pneumonies, Covid, grippes : le zinc PRÉVENTIF sert à tout !
On l’a vu en détail ces dernières semaines : les essais cliniques ont trouvé des effets remarquables du zinc sur :
- Le Covid-19, en prévention et traitement[3];
- Les pneumonies, en prévention[4].
- Et les gros rhumes, en traitement dès les premiers symptômes[5].
Avoir de bons taux de zinc dans le sang est un des meilleurs boucliers possibles contre toutes les infections hivernales.
Or, qui manque le plus de zinc ?
Les personnes âgées !
Passé 60 ans, il y a donc toutes les raisons de se supplémenter en zinc pour se protéger des infections.
Cela a été particulièrement bien démontré dans un essai clinique publié en 2007.
(Cette étude vaut vraiment la peine que je vous la détaille – mais si vous êtes déjà convaincu, vous pouvez passer directement à la section suivante.)
L’essai clinique a été dirigé par le plus grand expert du zinc au monde, le Professeur Ananda Prasad[6].
Son équipe a recruté à Detroit 50 personnes âgées de 55 à 87 ans.
La moitié d’entre elles a avalé 45 milligrammes de zinc (gluconate) tous les jours pendant 12 mois…
…. et l’autre moitié a avalé un placebo, sans que personne ne sache s’il prenait du zinc ou une gélule inerte[7].
Au bout d’un an, les résultats étaient spectaculaires.
Le groupe qui a reçu le placebo a subi 35 infections au total.
Mais le groupe qui a reçu le zinc, lui, n’a subi que 7 infections !
C’est une réduction énorme !
De fait, les deux-tiers de ceux qui ont reçu le zinc n’ont pas eu la moindre infection pendant un an… alors qu’ils ne sont que 3 sur 25 à avoir été épargnés par les infections dans l’autre groupe[8].
Le détail des résultats est tout aussi réjouissant :
- Grippe : 0 dans le groupe zinc, 2 dans le groupe placebo
- Fièvre : 0 dans le groupe zinc, 5 dans le groupe placebo
- Rhumes : 4 dans le groupe zinc, 10 dans le groupe placebo
L’indicateur le plus spectaculaire est peut-être la prise d’antibiotiques : 2 seulement dans le groupe zinc, contre 12 dans le groupe placebo ![9]
Notez aussi que l’étude est rassurante pour ceux qui s’inquiètent pour leur taux de cuivre.
C’est le cas d’un de mes lecteurs, Patrick, qui m’a interpellé avec ce commentaire :
« Attention, le zinc entre en concurrence avec le cuivre, un excellent antibactérien, lui aussi. »
Patrick a raison : prendre beaucoup de zinc peut réduire le niveau de cuivre sanguin – c’est d’ailleurs ce qui fait du zinc le remède de choix en cas de surcharge en cuivre (maladie de Wilson).
Mais dans cette étude, la dose assez élevée de 45 milligrammes de zinc par jour n’a pas diminué les réserves de cuivre dans le sang.
(Sur le long terme, cela dit, si l’on prend quotidiennement de hautes doses de zinc, il est probablement préférable de respecter le ratio de 1 pour 15 – ce qui signifie, par exemple, prendre 3 milligrammes de cuivre pour 45 mg de zinc).
Bref, le zinc est vraiment un bouclier immunitaire idéal.
Où trouver votre zinc : alimentation ou suppléments ?
Comme toujours, je conseille de trouver votre zinc en priorité dans l’alimentation.
Désolé pour les végétariens, mais ce sont les viandes rouges qui sont les meilleures sources de zinc.
Pas seulement parce que les viandes contiennent de bonnes doses de zinc… mais aussi parce que le zinc est mieux absorbé dans les protéines animales (bœuf, porc, œufs…).
Par contraste, les céréales et légumineuses contiennent moins de zinc… et leur absorption est encore réduite par l’acide phytique qu’ils contiennent (ce qui est une raison supplémentaire de bien faire tremper ses lentilles avant cuisson et privilégier le pain au levain).
Cela dit, même un steak de 100 grammes de bœuf ne vous donnera que 5 mg de zinc, loin des 10 à 15 mg recommandés par les autorités.
À moins de manger 3 huîtres par jour (l’aliment le plus riche en zinc !), l’alimentation seule peine à maintenir un niveau de zinc suffisant, surtout après 60 ans.
Voilà une raison de plus pour laquelle je recommande à tout le monde de prendre un multivitamines de qualité tous les jours, toute l’année – la plupart d’entre eux contenant 10 à 15 mg de zinc[10].
Et pendant la période hivernale, si vous êtes particulièrement vulnérable aux infections, vous pouvez prendre un complément de bisglycinate de zinc en plus, pour monter jusqu’à 30 ou 40 mg par jour au total.
Globalement, il faut viser un taux de zinc dans le sang proche des 110 μg/dL (ou 17 μmol/L).
Voilà pour la prévention.
En cas d’infection : pastilles de zinc + mégadoses de vitamine C !
Mais en cas d’infection, n’oubliez pas de prendre, en plus, les fameuses pastilles d’acétate de zinc dès les premiers symptômes !
Ces pastilles prises au bon moment sont une façon idéale d’allier les deux forces du zinc au moment où vous en avez le plus besoin :
- Une action locale pour tuer les virus qui se multiplient dans la gorge et le nez ;
- Une action générale pour booster votre système immunitaire, guérir plus vite et éviter les surinfections (pneumonies, bronchites…).
La seule précaution est d’éviter d’avaler trop de zinc lorsque vous avez une infection bactérienne confirmée, car il y a un léger risque théorique que le zinc puisse nourrir les bactéries.
Cette petite mise en garde a conduit ma tante Blanche à me poser une question judicieuse : que faire en cas d’angine ?
Faute de savoir si une angine est d’origine virale ou bactérienne, faut-il prendre des pastilles de zinc dès les premiers symptômes ?
Personnellement, j’aurais tendance à répondre oui pour plusieurs raisons :
- À l’âge adulte, la plupart des angines sont d’origine virale et non bactérienne ;
- Les angines bactériennes ne se développent pas subitement : elles profitent le plus souvent d’une infection virale précédente (le zinc pourrait alors éviter cette surinfection) ;
- Et même en cas d’angine bactérienne subite, ma lecture des études scientifiques me fait penser qu’il y a plus de chances que les ions dégagés par les pastilles de zinc contribuent à les anéantir plutôt qu’à les nourrir[11].
Il faut savoir que nos muqueuses du nez et de la gorge contiennent du zinc, et que ce zinc est utilisé comme une arme visant les virus et bactéries… y compris les streptocoques de l’angine blanche !
Cela dit, si vous voulez éviter de prendre le moindre risque face à une angine, vous pouvez aussi limiter les pastilles de zinc et préférer les pastilles de propolis.
Dans tous les cas, n’oubliez jamais que des mégadoses de vitamine C devraient suffire à venir rapidement à bout de votre angine.
Car je vous rappelle que je recommande, aussi, de prendre des mégadoses de vitamine C dès les premiers symptômes d’une infection, quelle qu’elle soit !
Je vous invite à relire ma lettre à ce sujet : https://www.xavier-bazin.fr/les-bonnes-doses-de-vitamine-c-contre-une-infection-cest-beaucoup-plus-que-ce-que-je-croyais/
Je récapitule :
En prévention, sur toute la période hivernale, je suis convaincu que la plupart des gens gagneraient à prendre, a minima :
- 200 à 1000 mg de vitamine C par jour ;
- 10 à 40 mg de zinc par jour (visez plus de 110 μg/dL dans le sang) ;
- 2000 à 5000 UI de vitamine D par jour (visez plus de 40 ou 50 ng/mL dans le sang).
Et en traitement, dès les premiers symptômes, pastilles d’acétate de zinc + mégadoses de vitamine C.
Avec ça, vous êtes paré pour l’hiver !
Bonne santé,
Xavier Bazin