Cher(e) ami(e) de la Santé,
Cela « sent le soufre ».
C’est « sulfureux ».
Pourquoi ces expressions ?
Parce que dans nos traditions judéo-chrétiennes, le soufre a été associé à la marque du diable.
Dans la Bible, Dieu fait pleuvoir « du soufre et du feu » pour détruire Sodome et Gomorrhe. Saint Jean, dans l’Apocalypse, décrit l’enfer comme un « étang de feu et de soufre » destiné à torturer les forces du mal.
Il faut dire que le soufre naturel brûle avec une étrange flamme bleue et une odeur affreuse. Cela a dû marquer les esprits. D’ailleurs, on situait volontiers les entrées des Enfers près de volcans dégageant des fumées de soufre.
Au Moyen Âge, les croyances populaires autour du soufre « maléfique » ont prospéré. On disait que le diable traînait avec lui une odeur de soufre, qui trahit sa présence – d’où l’expression « sentir le soufre » !
Mais il y a une autre tradition autour du soufre – une tradition purificatrice et médicinale.
Les Grecs de l’Antiquité utilisaient le soufre pour purifier les lieux – on fumigeait une maison au soufre pour en chasser les miasmes et les parasites. Homère lui-même mentionne le soufre comme un remède pour « éloigner la vermine ».
Puis au XVIᵉ siècle, le grand médecin et alchimiste Paracelse fait du soufre un des éléments centraux de l’équilibre vital. Pour les alchimistes du Moyen-Âge, le soufre était un élément-clé pour transformer les métaux ainsi qu’un symbole de la force vitale qui anime la matière.
Mais Paracelse va plus loin en l’utilisant de façon médicinale : il conçoit le soufre comme un « agent purificateur », notamment pour les problèmes de peau ou les affections respiratoires.
Et c’est dans la lignée de ses travaux qu’est apparue la fameuse huile de Haarlem.
Haarlemmer Olie, panacée universelle ?
C’est un instituteur nommé Claes Tilly qui a mis au point la fameuse huile de Haarlem, à la fin du XVIIᵉ siècle. Familier des traités de Paracelse, Tilly cherchait un « medicamentum gratia probatum », c’est-à-dire un remède « approuvé par la grâce ».
La formulation d’origine, commercialisée pour la première fois en 1696, est longtemps restée secrète. Elle s’est transmise uniquement au sein de la famille Tilly, de génération en génération – jusqu’à ce qu’un pharmacien français obtienne également le droit de la commercialiser en 1923 (avec le laboratoire Lefèvre, qui la fabrique encore aujourd’hui !).
En tout cas, son ingrédient central a toujours été le soufre, mêlé à des huiles essentielles et des huiles végétales pour le rendre « biodisponible » (c’est-à-dire assimilable par l’organisme).
Au départ, l’huile de Haarlem a été utilisée pour guérir les calculs rénaux et biliaires, ainsi que les problèmes urinaires. Mais elle a rapidement été perçue comme capable de soigner de nombreux maux.
En Hollande, son succès a été tel qu’elle a donné naissance à une expression répandue : « Ce n’est pas de l’huile de Haarlem », pour dire que ce n’est pas une solution miracle (un peu comme nous disons « ce n’est pas le Pérou »).
À partir du XIXème siècle, plusieurs traités de médecine montrent qu’elle est régulièrement utilisée par les médecins français.
Ainsi, en 1889, un professeur de l’Académie de médecine écrit avoir « retiré d’excellents résultats de l’huile de Haarlem » contre les calculs biliaires1. Il la préconise également contre la « grave maladie urinaire » qu’est la pyélonéphrite2, c’est-à-dire une infection bactérienne des reins.
Il est amusant de lire qu’elle est déjà considérée par les médecins de cette époque comme un « vieux remède ».
En 1913, dans une tribune publiée dans le quotidien suisse Le Temps, un herboriste parle ainsi de « la vieille huile de Haarlem, un peu trop dédaignée par les modernes », à propos de son effet anti-infectieux sur les reins.
Il faut dire que le secret de sa formulation n’a pas aidé à la rendre populaire auprès du corps médical. D’autant que les formulations « pirates » ou « frelatées » se sont multipliées, obligeant les producteurs légitimes à préciser qu’ils vendent la « véritable » huile de Haarlem.
Dans cette publicité parue en 1925, il est bien précisé qu’il faut « redouter les imitations » :

Vous remarquerez aussi que cette publicité promet que l’huile de Haarlem peut agir non seulement sur la « gravelle » (les calculs), mais aussi sur les « éruptions », la « goutte » et les « maladies de l’estomac ».
Il est vrai que l’huile de Haarlem était aussi appliquée sur la peau pour ses vertus dermatologiques (mais vu son odeur, il fallait avoir le cœur bien accroché !).
L’huile de Haarlem a également été utilisée contre les douleurs articulaires (par voie orale), d’où la mention de la goutte, une maladie inflammatoire des articulations. Notez qu’un autre composé de soufre organique, le MSM, a donné de très bons résultats contre l’arthrose dans plusieurs essais cliniques3.
Enfin, l’huile de Haarlem s’est aussi imposée comme un remède populaire en cas d’indigestion. Voici à ce sujet une chronique amusante trouvée dans le journal Franc-Tireur, en 1954 :

Bref, l’huile de Haarlem a figuré parmi les médicaments usuels pour traiter les affections des reins et de la vessie, la goutte et les douleurs rhumatismales, ainsi que les troubles digestifs ou hépatiques.
Et puis, bien sûr, elle a été utilisée contre les infections respiratoires… et la fameuse « grippe espagnole ».
Son utilisation majeure aujourd’hui : infections respiratoires et bronchites chroniques
Souvenez-vous de la mort tragique d’Apollinaire, résumée par le journaliste Albert Paraz :
« Guillaume (Apollinaire) avait la grippe espagnole.
Cendrars avait distribué soixante-douze flacons d’huile de Haarlem, remède attribué à Paracelse, qui coûtait alors huit sous.
Deux grippés ont refusé de la prendre et les deux sont morts, dont Apollinaire. Les soixante-dix autres ont guéri. »
On sait que la grippe espagnole a essentiellement tué via des surinfections pulmonaires.
Or, selon les mots même du Dr Éric Ménat, « c’est principalement sur les poumons que l’huile de Haarlem est exceptionnellement efficace ».
Voici comment il l’utilise aujourd’hui :
« Je ne l’utilise pas dans les bronchites simples, mais si l’infection ou la toux persiste, je vais souvent prescrire l’huile de Haarlem.
Elle est formidable pour aider à soigner une toux chronique, qu’elle soit sèche ou grasse. Et son action antiseptique associée à des propriétés de fluidification du mucus feront merveille en cas de bronchite bactérienne purulente ».
Il la prescrit aussi en prévention chez les « bronchiteux chroniques » (2 capsules au milieu du dîner, 1 jour sur 2, pendant toute la saison froide et humide).
C’est logique car le soufre, on l’a vu, est très précieux pour rendre le mucus des bronches moins visqueux. À cela s’ajoute l’effet de l’huile essentielle de térébenthine qui stimulerait les glandes à mucines pour produire un mucus plus fluide.
IMPORTANT : J’en appelle à votre témoignage si vous l’avez déjà utilisée !
Et vous, amis lecteurs, avez-vous déjà utilisé l’huile de Haarlem ?
Si oui, merci de partager votre expérience en commentaire !
Je compte sur vous pour me dire sur quel problème de santé vous l’avez utilisée, et quels résultats vous en avez obtenus.
N’hésitez pas, aussi, à me dire si vous l’avez bien « tolérée », car il arrive qu’elle cause des nausées quand elle est avalée sur un estomac vide.
Je serais aussi curieux de savoir si vous avez aussi ressenti ces effets que le Dr Ménat a parfois observés :
- Les urines peuvent sentir le soufre (preuve que le produit est parfaitement assimilé, ce qui n’est pas le cas de tous les soufres) ;
- Les selles peuvent devenir plus molles à cause de l’action sur la vésicule et de l’effet laxatif du soufre ;
- L’air expiré peut aussi avoir une petite odeur sulfureuse (pas toujours agréable pour l’entourage).
Merci de partager votre expérience, ici.
C’est important de contribuer à la connaissance collective sur ce grand remède car nous manquons cruellement d’études scientifiques à son sujet !
Bonne santé,
Xavier Bazin
72 réponses
J’ai utilisé l’huile de H pendant un Covid long avec une gélule le matin au petit déjeuner durant un mois
Efficace ! L’urine sent le souffre et les selles sont molles mais pas de nausées
Je l’ai prescrite pendant 40 ans pour mes patients atteints de bronchites, sinusites, toutes pathologies chroniques ORL, troubles hépatiques, comme vermifuge autour de la pleine lune et nouvelle lune…
Il existe une forme enrobée du laboratoire Lefevre nettement plus digeste et toujours prendre les capsules au milieu du repas, c’est une boite verte au lieu de la bleue.
Bonjour Xavier,
Je l’ai déjà utilisé plusieurs fois depuis un an à titre préventif pendant quelques semaines.
Je confirme l’odeur abominable des selles, de l’urine et des gaz…
A prendre le soir de préférence pour ne pas incommoder son entourage. L’odeur a persisté une semaine après l’arrêt de la prise.
Bonne journée !
Bonjour,
Cela fait 50 ans que j’utilise l’huile de harlem , principalement pour des problèmes ariculaires , en cure une ou deux fois par an
Cordialement
lettre très explicative et utile.
merci
moi je suis ravie de l’utiliser depuis plus de 5 ans avec une cure de quinze jours .il est vraiment très bien . un gou spécial d’urine . mais très utile je vais en recommandé pour mes problèmes de santé calcul .il soigne tout
je l utilise régulièrement en cas de début de problème orl et pulmonaire très efficace ainsi que pour les articulations très bon remède
J’ai souvent utilisé et conseillé l’Huile de Harlem .
Pour detoxiner mon foie , dérouiller mes articulations .
C’est un très bon produit , peu cher, difficile à trouver en pharmacie évidemment ! Je le commande dans un laboratoire. Bravo pour votre à la santé naturelle,
Devant la multiplicité de l’offre sur internat pouvez vous nous conseiller un revendeur sérieux?
merci+
Mon mari était Hollandais. Donc à la maison ‘nous nous en servons principalement comme vernifuge. Herboriste paysanne et Nature aux pattes, je l indiqué comme tel. Le sirop des Chartreux ayant été modifié dans sa composition…