La triste histoire du Docteur Bastien

Cher(e) ami(e) de la Santé,

L’horloge sonne les coups de 11h quand le Dr Bastien avale sa première bouchée de champignons mortels.

Nous sommes le mardi 15 septembre 1981, à Genève.

C’est la troisième fois en 10 ans que le Dr Bastien s’empoisonne volontairement avec des amanites phalloïdes.

Une nouvelle fois, le « docteur courage » risque sa vie, sous les caméras de télévision.

En quelques minutes, il avale exactement 72 grammes d’amanites phalloïdes.

Il faut savoir que 30 grammes de ces champignons suffisent amplement à tuer son homme.

Les amanites phalloïdes contiennent une douzaine de poisons différents et très violents : c’est ce qui fait qu’elles sont connues comme « l’antre du diable ».

amanites phalloïdes
Les terribles amanites phalloïdes ont le malheur de ressembler à des champignons comestibles.

Mais le Dr Bastien ose les déguster, car il sait que « son » traitement est efficace.

Cela fait près de 15 ans qu’il a découvert un moyen simple et efficace de sauver les amateurs de champignon victimes d’un empoisonnement.

Au fil des années, les preuves de son efficacité se sont accumulées, et plusieurs centres antipoison en France ont fini par l’adopter.

Hélas, les grands « pontes » de Paris, qui font la pluie et le beau temps sur la médecine, persistent à nier son efficacité.

Et c’est une véritable torture pour le Dr Bastien.

Pas pour son ego, mais par empathie pour les victimes.

À chaque fois que le Dr Bastien apprend par la presse qu’un patient est mort après avoir avalé des amanites, il le vit comme un coup de poignard. Il sait que cette personne aurait pu être sauvée si seulement on lui avait donné son traitement à temps.

Alors, pour éviter de nouveaux drames, le Dr Bastien a décidé de se livrer à ce nouveau « sacrifice ».

Je parle bien de sacrifice, car même si son traitement protège de la mort, il n’empêche pas d’être sérieusement malade.

Vers 20h, une dizaine d’heures après avoir avalé ses champignons mortels, le Dr Bastien commence à souffrir le martyr : « diarrhée et vomissements intenses, pâleur et tremblements1».

Ce sont les symptômes classiques du fameux « syndrome phalloïdien ».

Alors, le Dr Bastien commence à prendre « son » traitement.

Vers minuit, il se sent tellement mal qu’il se pense à l’article de la mort.

Toute la nuit sera terrible, avec crampes violentes, diarrhées et sueurs abondantes.

Mais le lendemain matin, vers 8h, il se sent mieux.

À 11h15, il tient une conférence de presse. « Il va très bien, il est souriant et détendu », selon un mycologue genevois qui a assisté à la scène2.

Puis il se rétablit en quelques jours.

Une nouvelle fois, il a prouvé que son traitement est salvateur.

Il s’agit d’un traitement très simple :

  • des injections de vitamine C en intraveineuse (1 gramme toutes les 8 heures) ;
  • et deux médicaments de base, disponibles sans ordonnance (un désinfectant intestinal et un antibiotique).

Avec ce nouveau succès héroïque, le Dr Bastien espère que « son » traitement sera enfin adopté « pour de bon » dans le monde entier.

« Suis-je fou ? », s’est demandé le Dr Bastien…

Tous ses efforts, répétons-le, avaient un seul but : éviter des décès inutiles.

Pour s’en convaincre, il faut lire son livre testament, touchant de sincérité : J’ai dû manger des amanites mortelles.

On comprend au fil des pages que le Dr Bastien n’a jamais eu vocation à se « donner en spectacle ».

C’était un homme de principe, « à l’ancienne ». Les premiers mots de son livre en témoignent :

« J’aurais voulu être un homme de paix.

J’avais découvert, par un heureux concours de circonstances, un traitement permettant d’enrayer la destruction du foie chez des personnes ayant absorbé des amanites mortelles, et de les préserver ainsi de la mort.

Ce traitement était très facile à appliquer, très peu coûteux, sans aucun danger, et il n’entrait en concurrence avec aucune méthode ayant auparavant démontré une quelconque efficacité.

Il me paraissait évident que les toxicologues du monde entier allaient se précipiter sur le traitement que je proposais, puisqu’il n’en existait aucun autre.

Ce furent les obstructions de toxicologues qui me contraignirent à ingurgiter des amanites mortelles et à le faire dans des conditions de plus en plus spectaculaires ! ».

De fait, jamais le Dr Bastien n’a pu comprendre pourquoi son traitement n’a pas reçu l’accueil qu’il méritait :

« Mon combat contre l’amanite m’amena à me poser sans cesse la question : ‘suis-je fou ?’ avec une angoisse que personne ne peut imaginer, car je m’opposais à des scientifiques plus compétents que moi ; ils refusaient un traitement ridiculement facile sauvant des vies humaines et me prenaient pour un illuminé ; je me suis sans cesse demandé si j’étais fou ou si c’étaient eux qui étaient fous ».

En réalité, le Dr Bastien n’était pas un fou.

Il avait bien découvert un traitement peu coûteux, simple et efficace.

Toutes les preuves sont détaillées dans son livre. Elles ont aussi été publiées dans plusieurs thèses de pharmacie, ainsi que dans un article paru dans le journal The Lancet[1].

Mais il n’a pas été écouté.

De fait, le sort des « découvreurs » est parfois cruel dans l’histoire de la médecine.

Pensez au Dr Semmelweis, au 19ème siècle. Ce jeune médecin avait divisé par dix la mortalité dans sa maternité. Il avait simplement demandé aux médecins de se laver les mains avant de procéder aux accouchements… et pour ce « crime » de lèse-médecine, il a été rejeté par ses confrères, tourné en ridicule et a fini battu à mort dans un asile de fous.

Plus près de nous, le Pr Raoult avait trouvé un protocole de soin efficace, simple et peu toxique contre le Covid-19. Mais son traitement a été rejeté par les instances officielles (ce qui a coûté la vie à des centaines de milliers de personnes) et le Pr Raoult a été traîné dans la boue, injustement.

Pourquoi la médecine a-t-elle tant de mal avec certaines découvertes ?

Quel était le « problème » du protocole Bastien ?

L’affaire Bastien est particulièrement difficile à comprendre car son protocole ne « faisait de mal à personne » en apparence.

D’abord, il n’y avait rien de honteux, pour la médecine, à ne pas avoir découvert ce traitement plus tôt. La combinaison des molécules utilisées n’avait rien d’intuitif – et les cas d’intoxication aux amanites sont relativement rares, ce qui ne permet pas de multiplier les expérimentations médicales.

Je le précise, car certains traitements peuvent être négligés pour la seule raison qu’ils nuisent au prestige de la médecine (pensez à l’efficacité des vitamines C et D contre les infections virales : si les médecins reconnaissaient enfin leur validité, cela leur poserait une vraie difficulté : pourquoi ne pas l’avoir dit plus tôt, étant donné qu’on connaît ces vitamines depuis un siècle et qu’on a depuis le début de nombreuses preuves de leur efficacité ?).

Mais le protocole Bastien, lui, n’humiliait personne. Il ne prétendait même pas remplacer un traitement inefficace ou délétère (ce qui aurait pu vexer les médecins qui le pratiquaient), car il n’y avait aucun traitement à l’époque contre les amanites mortelles.

Encore plus fort : son traitement ne concurrençait nullement l’industrie pharmaceutique ! Cela fait une énorme différence avec le protocole Raoult, qui a été combattu avec d’autant plus de hargne qu’il aurait privé Pfizer, Moderna et Gilead de plus de 100 milliards de chiffre d’affaires en vente de vaccins et de traitements (et, pire encore, le protocole Raoult aurait montré de manière éclatante à quel point il est intéressant de s’intéresser aux vieux remèdes, ce qui aurait menacé les fondements même de l’industrie pharmaceutique, qui ne vit que de nouvelles molécules sous brevet).

Mais contre les amanites mortelles, il n’y avait aucun traitement « innovant » dans les cartons de l’industrie pharmaceutique. De toute façon, les cas sont trop rares pour qu’il lui soit rentable de dépenser des fortunes pour découvrir un traitement.

Cerise sur le gâteau, le protocole Bastien ne présentait pas le moindre danger pour les patients – ce sur quoi tout le monde était d’accord.

Alors pourquoi le système médical a-t-il refusé de l’adopter ?

Tout était bon pour nier l’efficacité son traitement !

Il faut mesurer le niveau de mauvaise foi dont le Dr Bastien a été victime.

En 1975, un couple intoxiqué aux amanites a reçu le protocole Bastien au sein de l’hôpital de Auch, dans le Sud-Ouest, suite à quoi il a guéri facilement.

Le journal local s’est alors montré enthousiaste vis-à-vis du protocole Bastien : « L’amanite ne tue plus », a-t-il titré.

Mais voici ce qui s’est passé après : des « grands pontes » ont écrit au journal pour le sommer de préciser qu’une mère et sa fille étaient récemment décédées alors même qu’elles avaient bénéficié du protocole Bastien.

C’était exact, mais de mauvaise foi, car dans ces deux cas tragiques, le traitement n’avait été donné que le troisième jour, donc trop tard pour faire effet !

Cela ne remettait donc absolument pas en cause l’intérêt du protocole Bastien, salvateur lorsqu’il est donné dans les 24 heures, 48 heures tout au plus.

Mais le mal était fait. Beaucoup de gens ont retenu que le fameux protocole ne « marchait pas ». « Ce fut le coup bas le plus affreux qui me fut porté, parmi tant d’autres », écrit le Dr Bastien.

Car il y en a eu d’autres, en effet.

Ainsi, quand certains patients sont décédés d’un empoisonnement aux amanites, on a pu prétendre qu’ils avaient reçu le protocole Bastien… alors qu’il manquait au moins un des ingrédients essentiels.

Par exemple, en 1981, on a dit qu’un enfant de deux ans était décédé « malgré le protocole Bastien »… alors que l’enfant avait reçu la vitamine C par la bouche, et non par intraveineuse, ce qui a des effets très différents !

(Cela vous rappelle peut-être comment le système médical a écarté l’intérêt de la vitamine C contre le cancer, en la testant uniquement par voie orale, alors que Linus Pauling et le cancérologue Ewan Cameron l’utilisaient d’abord en intraveineuse.)

Alors pourquoi tant de résistance ?

Le Dr Bastien, pendant toutes ses années, n’a relevé aucun échec de son traitement quand il est donné en intégralité et suffisamment tôt à des personnes en bonne santé[2].

Au total, alors que le taux de mortalité après avoir avalé des amanites était de 20 à 30 % à l’époque, il descendait facilement sous les 5 % grâce au protocole Bastien (en tenant compte des cas où il était administré trop tard ou à des personnes ayant le foie déjà fragilisé).

La résistance du corps médical est d’autant plus difficile à comprendre que ce protocole avait tout du « traitement idéal », pour les raisons suivantes :

« Ce traitement ne fait appel ni à des médicaments rares coûteux, ni à des appareils spécialisés ou sophistiqués.

Il est simple et peut être appliqué facilement par les médecins loin des centres hospitaliers avant le transport de l’intoxiqué.

Les médicaments ne sont pas toxiques, ce qui permet d’entreprendre le traitement même avant que les analyses n’aient prouvé que l’intoxication est vraiment phalloïdienne, ce qui permet de gagner des heures précieuses en cas de confirmation, tout en ne présentant pas d’inconvénient dans le cas contraire, à cause de l’innocuité de cette médication[3]».

Bref, ce traitement est simple, peu toxique et peut être donné très vite, hors de l’hôpital.

Mais précisément, là est sans doute le problème.

Parce qu’il utilise des médicaments courants, et non une molécule innovante ou un dispositif médical « high-tech », ce traitement ne met pas en valeur la recherche scientifique.

Plus grave, il ne met pas en valeur les grands professeurs de médecine hospitaliers, ceux qui dominent le système médical.

D’abord car – ô sacrilège – c’est un simple médecin de campagne qui a découvert le traitement, et non un grand « ponte ».

Ensuite, il revient au médecin généraliste de prescrire ce traitement, le plus rapidement possible – ce qui prive l’hôpital du monopole de guérir une pathologie complexe.

Enfin, ces molécules ne demandent aucun savoir particulier, aucune technicité particulière, à la grande différence des traitements complexes expérimentés à l’époque dans les hôpitaux, comme les plasmaphérèses (prélèvement du plasma).

Ce n’est pas un hasard si Hippocrate recommandait de choisir, entre deux traitements, le « moins sensationnel ».

C’est un péché capital de la médecine de préférer les traitements complexes aux traitements simples – probablement pour ancrer l’autorité et le prestige du médecin.

Et tout ceci aide à expliquer pourquoi, au début du Covid, tant de médecins non corrompus ont pu préférer le remdésivir de Gilead à l’hydroxychloroquine du Pr Raoult.

Le remdésivir était un médicament « innovant », uniquement administré à l’hôpital, avec l’exigence d’une surveillance médicale étroite en raison de ses risques d’interactions et d’effets indésirables…

… alors que l’hydroxychloroquine, encore en vente libre 3 mois plus tôt, pouvait être prescrite par le premier médecin venu, dès les premiers symptômes, avec un risque infime de toxicité.

Cela peut paraître fou, mais le prestige et l’autorité médicale sont mieux servis par les traitements innovants et toxiques que par des molécules connues et banales.

Et c’est là, sans doute, la principale raison de l’échec du Dr Bastien à faire reconnaître son traitement « trop simple », malgré tous ses sacrifices personnels.

Sa conclusion est amère :

« J’ai été un battant et un naïf. Je croyais que l’homme était bon ; je pensais que les médecins n’avaient qu’un but, sauver des vies et protéger la santé des hommes ; j’ai dû déchanter ! »

C’est la grande leçon de cette affaire. En médecine, il n’y a pas que l’argent qui corrompt le jugement : la volonté de pouvoir et de prestige aussi.

Bonne santé,

Xavier Bazin

Sources

https://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(81)91997-8/fulltext

2 Il n’y a qu’un seul cas dans lequel son traitement peut ne pas fonctionner : lorsqu’il était donné à des personnes âgées qui prenaient par ailleurs des médicaments problématiques pour le foie. Le Dr Bastien a relevé deux cas en 10 ans : « tous deux ont fait des hépatites foudroyantes, biologiquement mortelles dès le 2ème jour ».

3
https://www.e-periodica.ch/cntmng?pid=szp-001%3A1982%3A60%3A%3A448

4 Il n’y a qu’un seul cas dans lequel son traitement peut ne pas fonctionner : lorsqu’il était donné à des personnes âgées qui prenaient par ailleurs des médicaments problématiques pour le foie. Le Dr Bastien a relevé deux cas en 10 ans : « tous deux ont fait des hépatites foudroyantes, biologiquement mortelles dès le 2ème jour ».

5 https://www.e-periodica.ch/cntmng?pid=szp-001%3A1982%3A60%3A%3A448

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  1. Merci pour cet exemple qui est hélas pas le seul et qui conforte ce que je pense de ce monde qui devait changer après le Covid…

  2. Bonjour
    Intéressant.
    je suppose que le  » desinfectant intestinal  » que vous citez est le charbon active . bien connu depuis le 19e s..
    pourquoi ne le nommez vous pas?
    avous lire
    cdt
    M Etienne

  3. l’hydroxychloroquine à haute dose peut aggraver ou même peovoquer une arythmie cardiaque serieuse. Et l’azithromycine, comme toutes kes streptomicynes, à des effets neurotoxiques
    non négligeables.

  4. j adhére c est comme le point anti douleur entre la cheville et le tendon d’achille coté extérieur pour l’anti douleur ça fonctionne à merveille et tant d’autres chose ex le covid il suffit de faire les deux points d’acuponcture 1 et deux poumon pour enraieller celui ci en quelques heures
    y compris lorque la gene persiste c’est ce que j’ai fait quand je l’ai eu 3 fois pour la petite histoire sans en avertir à chaque fois mon medecin gentil mais c’est seulement lui qui signera le certificat de dédés peut etre rire mais je crois que je vivrais plus longtemps que lui en étant du même age
    Alors où est la science médicale? pour moi ils sont bon dans le dignostique mais surtout pas dans l’utilisation de big pharma
    Informez vous prener votre santé en main vous êtes votre seul maitre à bord quand on sais que le vaccin du B C G peux enrailler le cancer de la vessie ça en dit long sur les intentions des medecins mais ils sont tres bon pour les opérations si nécéssaire

  5. votre article est remarquable de précision et de perspicacité. Le docteur Bastien est-il toujours vivant ? Il doit être au moins octogénaire…

  6. c est un peu comme pour l homéopathie qui m a bien soigne c est trop simple et c est bien triste de priver les gens de traitements qui soignent sans trop de dégât pour l organisme

  7. J’ai 77 ans. Le docteur Bastien à été le docteur de ma femme quand elle était enfant. C’était un très bon docteur cette un peu original mais efficace. Étant d’origine vosgienne j’ai suivi ces expérimentations dans la presse. Tous les journaux des Vosges et d’ailleurs vantaient ce docteur. Bref je ne m’étonne pas de ce qui c’est passé avec le Covid et ceux qui étaient hors des sentiers battus. Triste France. Voilà ce que je peux dire pour ceux qui comme le docteur Bastien ne rentrent pas dans le moule. Cordialement.

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